On apprend 10% de ce qu’on lit, 20% de ce qu’on entend, 30% de ce qu’on voit… Cette hiérarchie de l’efficacité des modalités d’apprentissage fait partie depuis longtemps de la grande famille des neuromythes.

Elle nous permet toutefois de pointer un élément important : ce n’est pas tant la nature de l’activité qui favorise un résultat d’apprentissage, c’est l’engagement cognitif et social des étudiants dans une tâche d’apprentissage – combinée à la réflexion sur cet apprentissage (on apprend mieux à faire quelque chose quand on comprend ce que l’on fait et pourquoi on le fait) – qui leur permettent de passer d’un niveau d’apprentissage en surface vers un niveau d’apprentissage en profondeur, et de s’inscrire ainsi dans une démarche d’apprentissage actif.

Apprentissage actif et passif : à quoi fait-on référence ?

L’apprentissage actif fait référence à des approches pédagogiques centrées sur l’apprenant. Ces approches témoignent, dans le chef des enseignants, de la volonté de concevoir des activités d’apprentissage visant à impliquer les étudiants de manière dynamique dans le processus d’apprentissage. Comme le soulignait récemment Mikaël Declerck – chercheur à l’UCLouvain – lors d’une présentation de synthèse organisée au Louvain Learning Lab, l’apprentissage actif se caractérise par le fait de :

  • impliquer l’étudiant dans la construction de l’apprentissage,
  • engager l’étudiant dans un traitement en profondeur de la matière,
  • construire l’apprentissage par l’interaction (avec l’enseignant et avec les autres étudiants),
  • concevoir l’apprentissage comme une évolution des connaissances et des compétences.

Modèle ICAP, engagement cognitif et apprentissage actif : que retenir ?

Tout d’abord, le modèle ICAP réunit la synthèse de dizaines d’années de recherches en matière d’apprentissage actif. Et ce n’est pas tous les jours qu’on voit émerger un modèle intégratif de cette qualité. En cela, il propose de rassembler chercheurs et praticiens (pédagogues, conseillers, enseignants…) autour d’un vocabulaire commun, simple à comprendre et à appliquer, quel que soit le type de dispositif envisagé (présentiel, en ligne ou mixte).

EN RÉSUMÉ

  1. Malgré les bénéfices démontrés depuis des années à son égard, l’apprentissage actif reste encore une notion floue et pas suffisamment concrète. En raison de ce manque de clarté, il est parfois difficile pour les enseignants de proposer des dispositifs pédagogiques permettant d’engager réellement leurs étudiants.
  2. Sur base des travaux de Michelene Chi et ses collègues, le modèle ICAP permet de lier les modes d’engagement cognitif des étudiants à leurs niveaux d’apprentissage. Il induit ainsi une relation hiérarchique, chaque mode d’engagement (passif, actif, constructif et interactif) prédisant un niveau d’apprentissage différent et graduel, allant d’un niveau apprentissage en surface vers un niveau d’apprentissage en profondeur (I > C > A > P).
  3. Du point de vue des enseignants, ce modèle intégratif permet d’affiner la conception de dispositifs pédagogiques. En outre, il permet une meilleure vision globale des modes d’engagement cognitif à susciter auprès de leurs étudiants, afin de rendre les apprentissages plus efficaces. En plus de proposer un vocabulaire commun et plus précis, il offre aussi des perspectives d’utilisation concrètes et pratiques pour les enseignants et les conseillers pédagogiques.

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Repéré depuis https://www.louvainlearninglab.blog/apprentissage-actif-engagement-cognitif-icap-michelene-chi/

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