Plusieurs pistes pédagogiques se cachent derrière la manifestation de cette confiance, que nous estimons construite et méritant un entretien vigilant.
Un espace hors-menace
C’est à Jacques Lévine que nous empruntons cette expression. Elle désigne ce que d’autres désignent comme un cadre contenant, qui se traduit par une matrice de lois dont l’adulte-enseignant est le garant. Ces lois ne sont pas négociées avec les élèves. Elles sont apportées par les adultes qui les expliquent. Sans elles, la démocratie ne peut exister au sein d’un groupe, parce que, justement, leur but est d’assurer chacun de son égal droit à l’expression et au respect. Ces lois gagnent à ne pas être nombreuses puisqu’elles ne concernent que les règles relatives à la sécurité. Par exemple, à l’instar des travaux de Bruno Robbes :
- On ne se tape pas, on discute : chacun a le droit au respect de son corps
- On ne se moque pas, les erreurs ne sont pas des fautes : chacun a le droit de se tromper ou d’avoir un avis différent
- On ne prend pas les affaires d’un autre sans son autorisation: chacun a un droit de propriété
- On est en classe pour travailler et apprendre : si on ne comprend pas, on demande de l’aide, si on sait, on aide
- L’enseignant ne travaille pas que pour certains, il doit rester accessible pour tous.
Une autonomie objectivée
Autoriser des élèves à exercer leur liberté à travers des moments d’autonomie est également une occasion de développer chez eux ce sentiment de confiance. Mais avec la condition de ne pas être trop loin, pour éviter que notre retrait momentanée ne se traduise par une délégation de notre pouvoir auprès des élèves les plus en recherche de l’affirmation d’eux-mêmes (ce qui pourrait avoir des effets de désordre, contraire à ce dont un espace d’apprentissages a besoin).