Au sein de l’économie de l’information et de la connaissance, le travail est plus que jamais lié et dépendant de la formation. Pour avoir prétendu réformer l’une en oubliant l’autre les pouvoirs publics ont naufragé en 2014 tout autant le travail que la #formation.

Les réformes de la formation de 2009 et de 2014, des échecs continus

Pour n’avoir pas pris la mesure des réticences face aux apprentissages, de l’état réel de l’Éducation nationale tout en feignant d’ignorer que la formation était aussi la responsabilisation de chaque travailleur, les pouvoirs publics ont triplement handicapé l’économie et le monde du travail :

– En abaissant (de 20 à 60 %) très imprudemment la cotisation formation obligatoire, ils ont réduit d’autant l’effort formation des entreprises.

– En faisant peser sur les seuls travailleurs la mise en œuvre du Compte formation, ils ont feint d’oublier que les employeurs étaient eux aussi impliqués dans le développement des compétences.

– En lançant, sans expertise ni études préalables sérieuses, un pseudo-compteur formation ils ont stoppé net toute capacité de formation individuelle des salariés (moins de 1 formation CPF pour 1 000 salariés dans le secteur privé en 2015).

La formation c’est tout autant l’anticipation que la responsabilisation

Le Code du travail tel qu’il existe aujourd’hui déresponsabilise les salariés et les employeurs quant au développement des compétences. Le modèle social français demeure celui de l’inadaptation, des marges qu’on s’accorde pour ne pas changer, jamais l’adaptation permanente à un monde évoluant de plus en plus vite (les années de mise en œuvre de toute nouvelle réforme condamnant celle-ci à être toujours décalée et en retard sur la conjoncture ou les besoins).

Quels principes devraient être posés dans le nouveau Code du Travail pour la formation ?

1) La responsabilisation : le travailleur (qu’il soit salarié ou indépendant) doit trouver le temps (son temps libre), mais aussi participer financièrement à sa formation (qui doit être considérée comme un investissement personnel)

2) La liberté totale de se former quels que soient le thème, le dispositif ou les opérateurs de formation (l’État cessant ses interventions et contrôles inutiles et contre productifs)

3) La participation annuelle de tous les employeurs (dès le premier salarié) avec l’abandon de la complexe, inutile et inefficace mutualisation des fonds de la formation.

4) Le basculement des fonds sociaux (CE notamment) vers les dépenses formation (le CE devra surtout financer les formations des salariés, impliquant réellement dans ce domaine les syndicats dans chaque organisation)

 

La compétitivité d’un pays est un nouveau cocktail mêlant la compétence des travailleurs, la qualité des emplois, la simplicité et l’efficacité du droit du travail et la confiance restaurée envers les entreprises.

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