Presque trois ans après le « Big Bang » de l’intelligence artificielle générative à grande échelle, la question taraude tous les acteurs de la formation, professionnels et académiques inclus.  Quels seront sur le long terme les impacts de l’intelligence artificielle sur l’apprentissage ? ses apports mais aussi ses dangers ? En lien avec une recherche dont le démarrage est prévu en novembre 2025[1], nous vous proposons une plongée au cœur de l’acte d’apprendre et quelques réflexions préliminaires.

Une rupture technologique majeure : la déferlante « intelligence artificielle générative »

Le mouvement (et la déferlante associée) est avant tout d’ordre technologique (dimensions sociétales, éthiques et juridiques ont bien du mal à suivre) et prend les allures d’une course effrénée facilitée par le sentiment d’une urgence entretenu, pour « ceux qui ne s’y mettraient pas » ; ce qui se traduirait par leur inévitable remplacement par les plus rapides à maîtriser cette nouvelle technologie. Les initiatives battent leur plein dans les entreprises, à plus ou moins grande vitesse, on sensibilise, on teste, on analyse, on tente de comprendre les différentes formes à venir de mutation des métiers. Transformation durable des façons de faire (processus inclus) et impacts associés restent encore à démontrer à grande échelle même si déjà de nombreuses applications prennent forme.

Une première perspective nous éclaire sur ce défi avec le concept d’apprenance, qui peut se définir comme « un ensemble durable de dispositions favorables à l’action d’apprendre dans toutes les situations formelles ou informelles, de façon expériencielle ou didactique, autodirigée ou non, intentionnelle ou fortuite ». On distingue donc d’une part une attitude et des dispositions envers l’apprentissage, de l’autre la pratique proprement dite de l’acte d’apprendre sur lequel la motivation aura une portée significative. Découlant de l’apprenance, un modèle a été proposé par l’un des auteurs de cet article portant sur trois facteurs recouvrant l’ensemble des composantes impliquées dans l’apprentissage[4].

  • des facteurs dispositionnels d’ordres biologique, biographique, cognitif, affectif et conatif qui traversent la vie d’une personne et déterminent sa relation présente à l’apprentissage,
  • des facteurs comportementaux incluant des actions, des schémas de comportement, des stratégies d’autorégulation, routines et habitudes qui caractérisent la pratique d’apprentissage de la personne,
  • des facteurs contextuels, qu’ils soient imposés, choisis ou construits par la personne et incluant les ressources variées mobilisés dans l’apprentissage (humaines, technologiques et matérielles).

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