Un peu comme les produits « bio » ou « verts » qui peuvent cacher de mauvaises surprises, un parcours de « Digital Learning » peut revendiquer de beaux atouts et finalement décevoir.

Analyse des petites déceptions du Digital Washing.

L’apprenant au centre du dispositif

En formation en salle, le formé est spectateur de l’animation du formateur. Certes, il est également participant, mais il ne décide ni du rythme, ni de l’ordre, ni des sujets abordés. Il interagit avec le formateur et les autres participants quand il y est invité.

En Digital Learning, la promesse souvent formulée est « le participant est au cœur du dispositif ». Ah chouette il devient la vedette ! Enfin, ne nous emballons pas trop vite, il est rare qu’il bénéficie d’un traitement VIP. En observant bien ce qui lui est proposé, c’est même souvent lui qui est de corvée :

  • Il doit organiser son agenda pour trouver le temps de se former (ce qui n’est pas simple, car il est rarement déchargé de ses activités régulières) ;
  • il doit trouver la motivation en lui-même et rarement par du soutien hiérarchique ;
  • il doit faire seul l’effort de comprendre et de s’approprier les concepts ;
  • il doit tout suivre sans laisser une miette de côté ;
  • il doit rendre des comptes en validant des quiz parfois scolaires et piégeux ;

Décodage :

« Le participant est au cœur du dispositif » = « do it yourself ! »

La technologie miraculeuse

Les plateformes, outils auteurs, la réalité virtuelle, le mobile learning font souvent la course aux superlatifs, à la performance, ou bien aux concepts innovants (Intelligence artificielle, big-data, neuroscience, adaptive learning, gamification, …).

Certes certains outils sortent vraiment du lot et apportent des nouveautés sympathiques et utiles à l’apprenant. Dans la réalité, beaucoup aimeraient être ce qu’ils décrivent, mais n’y arrivent pas vraiment.

Décodage :

« gamification » = « collecte de badges » ;
« Intelligence artificielle » = « algorithme un peu malin » ;
« big-data » = « utilisation de l’historique » ;
« neuroscience » = « un peu de bon sens » ;
« adaptive learning » = « bachotage »
« micro-learning » = « information brute sans pédagogie » ;

Les approches citées ne sont pas critiquables, elles apportent même très souvent un vrai bénéfice pour l’apprenant par leur nouveauté, leur attrait, leur efficacité. C’est plutôt l’usage qui en est fait qui parfois n’est pas à la hauteur des promesses.

L’accompagnement

Les recommandations sont unanimes, l’accompagnement des apprenants est la clé de la réussite en Digital Learning. Mais… l’accompagnement ne se résume pas à laisser la possibilité aux apprenants de discuter entre eux, ou de poser des questions à son tuteur.

L’accompagnement, c’est être réellement proche du participant au moment où il se forme. Cela nécessite de désigner des personnes en charge d’actions proactives pour anticiper les décrochages et les incompréhensions, de mettre en place des prises de contact régulières, des sessions d’échanges entre les experts et les participants…

Décodage :

« vous êtes accompagnés tout au long de votre formation » = « l’aide et le forum de discussion sont ouverts 24 h/24 h … encore quelques efforts à accomplir »

 

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