Je coche, tu coches, nous cochons. Cette activité est quasi incontournable à la fin d’un module de formation. Pour qu’elle ne devienne pas routinière, voire ennuyeuse et surtout pour donner de la pertinence à ses résultats, un peu de méthode s’impose.
A- Il est impossible de faire un quiz efficace.
B- Supprimons les quiz.
C- Dites-moi vite comment rendre un quiz efficace !
L’art de poser des questions
Enstein disait « Si je disposais d’une heure pour résoudre un problème et que ma vie en dépend, je consacrerais les 55 premières minutes à définir la question appropriée à poser, car une fois cela fait, je pourrais résoudre le problème en moins de cinq minutes ». Cela pose bien la démarche à appliquer pour poser des questions. Il faut avant tout savoir ce qu’on l’on cherche à savoir, à découvrir, à confirmer. Une fois la notion à évaluer bien définie, la question à poser devient évidente.
TheWorldCafe.com propose d’ailleurs un très bon article sur le sujet de la « questionlogie », que nous vous recommandons vivement.
Des questions pour quoi faire ?
Une question doit servir un objectif et peut servir notamment à :
- recueillir une information,
- vérifier une connaissance,
- valider la compréhension d’une notion,
- faire réfléchir,
- mesurer un niveau,
- identifier des lacunes,
- avancer dans la compréhension d’un problème,
- etc.
Dès lors, la question peut donner l’occasion de valider l’acquisition d’un sujet à différents niveaux :
- sa compréhension (intelligibilité) ;
- son sens (ce que ça veut dire) ;
- son appropriation (sa propre représentation, sa reformulation) ;
- sa transposition (son application, sa mise en œuvre).
Les quiz ne sont donc pas uniquement réservés à l’évaluation, mais peuvent aussi être de puissants outils d’apprentissages. En effet, ils vont permettre la découverte, la réflexion et donner la possibilité de mettre en avant les incompréhensions, les lacunes et apporter les compléments de formation par des feedbacks personnalisés.
Choisir les bonnes questions
Le point de départ est bien la notion précise à tester, et son niveau. Dès lors, la question devient évidente. Reste donc à choisir la forme à lui donner. Au-delà des classiques QCM (A, B, C, D,…), il existe une grande variété de formes :
- vrai/faux,
- choix unique (QCU) : bouton rond (bouton radio),
- choix multiple (QCM) case à cocher,
- question multiple : matrice de question/réponse,
- question ouverte : texte à saisir,
- glisser-déposer : association de sources et de cibles,
- listes déroulantes,
- texte à trou : compléter des morceaux de phrases,
- curseur/échelle,
- exploration d’image,
- etc.
Pour des quiz moins ennuyeux
Parce qu’il s’agit de continuer à capter l’engagement de l’apprenant au travers de ces quiz, voici quelques conseils pour rendre ceux-ci moins ennuyeux :
- contextualiser les questions pour favoriser la transposition,
- alterner les types de questions pour éviter la lassitude,
- privilégier la réflexion à la simple restitution, parier sur l’intelligence plutôt que la mémoire,
- répéter la même question sous différentes formes pour donner une seconde chance en cas d’incompréhension,
- ne valider que les éléments étudiés pour éviter les pièges,
- pas de question piège pour éviter l’effet code de la route,
- pondérer les questions, faciles, difficiles,
- ne pas compter que les bonnes réponses et pénaliser aussi les mauvaises réponses,
- segmenter par lots thématiques,
- pas de moyenne de moyenne. ex. 90 % sur 2 questions +50 % sur 10 questions ne donnent pas (90 % + 50 %)/2 = 70 %, mais (90×2) + (50×10)/12 = 56,66 %, ça change tout !
- fixer un seuil de réussite réaliste : 70 % sont suffisants, 90 % irréalistes.
Enfin pour terminer, étudiez avec précision les statistiques de réussite aux questions, et plus particulièrement celles ayant les moins bons taux de réussite. Elles sont certainement trop complexes ou ambiguës ou encore elles testent des notions qui n’ont pas été étudiées. Des questions ?!