En moins de 10 ans, la liste des métiers de la formation s’est considérablement allongée. Autrefois quasiment seul en son royaume, le formateur ne règne aujourd’hui plus en solitaire. L’arrivée du digital a multiplié les compétences à assembler pour mettre en place un dispositif complet de formation. En restant figé sur une représentation de la formation centrée sur le formateur, on en arrive à vouloir le transformer en mouton à cinq pattes : illusoire. La formation d’aujourd’hui est une affaire d’équipe pluridisciplinaire.

 

Professionnalisation de l’ingénierie pédagogique

Les actions de formation sont passées d’une modalité unique et bien connue à un dispositif multimodal riche et parfois complexe. La conception de Digital Learning requiert une ingénierie pédagogique créative, maîtrisée et réglée au millimètre.

L’ingénieur pédagogique (ou concepteur pédagogique) doit maîtriser :

Et dans le cas d’utilisation de modalités spécifiques comme :

le concepteur devra acquérir les compétences spécifiques à ces modalités sous peine de faire entrer une pédagogie carrée dans un outil rond.

 

Professionnalisation de l’animation

L’animation de sessions présentielles est maintenant souvent encadrée d’autres modalités. Cette insertion dans un dispositif plus complet oblige le formateur à se préoccuper de « l’avant » et de « l’après » formation. Il doit :

  • accepter de céder sa place à d’autres modalités dans la transmission des savoirs ;
  • connaître les activités pédagogiques qui précèdent et suivent son intervention ;
  • faire les liaisons avec celles-ci ;
  • s’ajuster aux acquis de chaque participant ;
  • valoriser les autres activités pédagogiques et encourager les participants à les suivre ;

D’autre part, le rôle du formateur dans le dispositif change sensiblement : il n’est plus l’unique acteur de la formation et n’a plus l’entière responsabilité de la transmission des savoirs. Il doit s’orienter vers d’aide à la compréhension, à l’appropriation, à la mise en pratique.

Pendant l’animation elle-même, le recours à des outils digitaux comme Wooclap, Klaxoon, Beekast, Kahoot, Plickers… nécessite une certaine aisance avec la technologie.

Souvent mal vécue par les formateurs, l’intrusion du Digital dans et en dehors de la salle est cependant une formidable opportunité de reconsidérer son métier, sa valeur ajoutée et son rôle dans l’ensemble des processus de formation.

 

Professionnalisation de l’accompagnement

L’accompagnement est la principale clé de réussite d’un dispositif Digital Learning et sa mise en place nécessite des compétences bien spécifiques à la croisée :

L’accompagnement ne peut se faire à moment perdu, il doit se penser comme un travail de fond, régulier, planifié et d’une réactivité exemplaire.

Ses objectifs sont de :

  • surveiller le bon déroulement de chacun des parcours individuels ;
  • anticiper les décrochages ;
  • valoriser les efforts ;
  • répondre aux questions ;
  • dynamiser les échanges ;
  • encourager les participants ;
  • être une présence permanente bienveillante et à l’écoute.

Il est inutile de se lancer dans le Digital Learning sans s’être au préalable assuré que ces compétences d’accompagnement sont disponibles et que les personnes qui en ont la charge sont en mesure de les accomplir efficacement.

 

À la tête de cette petite armée, le Digital Learning Manager prend le rôle du personnage clé de l’équipe. Ce profil encore rare doit non seulement disposer de solides compétences pédagogiques, techniques et d’organisation, mais doit aussi accompagner l’ensemble des intervenants et surtout les formateurs pour qu’ils trouvent leur place dans ce nouvel univers.

 

« La tendance est au cocktail de compétences » — Paul RICARD

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