Le blended learning a souvent été présenté comme le Graal de la formation : un parcours mixte, riche, qui combine et assemble des modalités présentielles, distancielles, individuelles et de groupe. Le meilleur des mondes. Et si c’était vrai ?
Les atouts d’un parcours blended
Une formation réussie repose sur 3 actions fondamentales :
- la transmission de connaissances,
- des échanges entre les participants et avec le formateur,
- l’accompagnement à la compréhension et à la transposition des connaissances.
Dans les formations traditionnelles (en salle ou e-learning), faute de temps, seule la transmission de connaissance est traitée, le peu de temps restant est consacré aux échanges, et l’accompagnement est malheureusement souvent le parent pauvre.
Un parcours blended permet de dissocier ces 3 actions, et de mieux les traiter.
- La transmission de connaissances peut se faire à distance et individuellement.
- Les échanges peuvent se faire via des outils sociaux et en salle.
- L’accompagnement et la compréhension peut se faire plus individuellement et plus intensément en salle.
Le fait de dissocier les 3 actions et d’en faire une partie de façon individuelle, asynchrone et à distance permet :
- de rendre élastique le temps que chacun consacre à se former sans obliger l’ensemble du groupe à suivre le même rythme et les mêmes horaires,
- d’étaler dans le temps les échanges et de les capitaliser,
- de pouvoir consacrer plus de temps en présentiel pour l’accompagnement.
Concevoir son parcours blended
Les parcours blended peuvent suivre de multiples schémas :
- des modalités diverses : modules en ligne, cours en salle, classe virtuelle, exercices individuels, activités de groupe, lecture, visionnage de vidéos, production de contenus, échanges et discussions sur des réseaux sociaux, visites, devoirs, etc.
- des proportions de distanciel/présentiel variées,
- un enchaînement linéaire ou non des modalités.
Pour tirer pleinement profit d’un parcours blended, il faut intégrer dans son ingénierie pédagogique une vision globale du parcours, et pas un « empilement de modalités ». Pour cela, voilà quelques conseils :
- les modalités doivent être complémentaires et légèrement redondantes,
- le distanciel doit être centré sur la transmission de savoir,
- le parcours doit inclure des activités participatives dont la finalité doit être la production de contenus venant enrichir ceux existants,
- le présentiel doit être moins centré sur la transmission de savoir,
- le présentiel doit se concentrer sur l’accompagnement à l’appropriation et à la transposition des savoirs,
- les modalités doivent être poreuses et se chevaucher (chaque séquence doit commencer par une reprise de la précédente et se terminer par l’introduction de la suivante).
Produire les ressources
Un « vrai » parcours blended n’est donc pas un simple enchainement de ressources e-learning classiques et de cours traditionnels en salle. Idéalement, il faut adapter les ressources existantes, voire en créer de nouvelles. Et pour cela, le choix des outils est important.
- Pour les séquences d’apport théorique : des outils auteur permettant de produire des ressources consultables sur mobile pour multiplier les situations possibles de consultation, comme beedeez par exemple.
- Pour les vidéos : des plateformes de diffusion assurant une qualité de streaming efficace (vimeo, YouTube, …).
- Pour les exercices : sortez des sentiers battus et des traditionnels quiz, avec H5P par exemple.
- Pour les classes virtuelles : innovez et osez l’interactivité entre participants avec Glowbl par exemple.
- Pour les activités en salle : oubliez PowerPoint et misez sur les échanges et l’interactivité avec Wooclap par exemple.
Mais la clé de la réussite d’un parcours blended reste bien sûr comme toute formation dans l’accompagnement et le suivi proactif de chaque participant.
« La formation est maintenant une combinaison de plusieurs disciplines. » — Vincent Luis