Peut-on vraiment garantir la qualité pédagogique des formations financées par des fonds publics ?
Sans référentiels pédagogiques prétablis, cet objectif semble difficile à atteindre. Fouzi Fethi, responsable du pôle droit et politiques de formation à Centre Inffo, analyse les limites du cadre juridique actuel et explore les perspectives d’une standardisation par des référentiels. Décryptage.
L’idée selon laquelle le contrôle de la qualité pédagogique des organismes de formation doit être une priorité, notamment pour garantir le bon usage des fonds publics, gagne du terrain. Cependant, dans un marché ouvert où prolifère une grande diversité de programmes — allant des compétences techniques au développement personnel, en passant par l’apprentissage des langues — ainsi que des formations de durées et de niveaux variés, la standardisation d’un contrôle pédagogique semble utopique.
Référentiels pédagogiques, le maillon manquant du système qualité
Tout d’abord, les organismes certificateurs Qualiopi se basent sur un référentiel national fixé par voie réglementaire[2], et non sur des référentiels pédagogiques préétablis et associés aux formations dispensées par le prestataire. A l’évidence, les auditeurs Qualiopi ne peuvent pas s’immiscer dans le choix des techniques et méthodes pédagogiques mises en œuvre, ces dernières étant laissés à la discrétion de chaque prestataire.
Le seul contrôle pédagogique explicitement visé par la loi concerne les formations en apprentissage mais uniquement lorsqu’elles préparent des diplômes des ministères certificateurs[4]. Cependant, là aussi, la réglementation n’exige aucun référentiel pédagogique associé à la formation par apprentissage financée. En effet, « le contrôle porte sur la mise en œuvre de la formation au regard du référentiel du diplôme concerné »[5].