Si l’IA a un impact sur les modalités d’évaluation en rendant le plagiat difficile à détecter, elle modifie aussi les compétences et incite donc les écoles à repenser « ce que l’on apprend ». Autant de réflexions qui sont menées parfois en commun dans le cadre de la CGE, qui organise, par exemple, une journée sur l’IA générative en novembre.
Réfléchir l’IA collectivement
Ces questionnements « passent beaucoup par les réseaux« , abonde Jacques Fayolle, directeur de Mines Saint-Étienne et président du Conseil stratégique de la recherche de la Cdefi (Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs).
L’intérêt pour les établissements est de « trouver des réponses à des problématiques concrètes ». La collaboration vise à élaborer, pour septembre 2025, « une IA générative souveraine au bénéfice des établissements ».
Des besoins partagés
Car, remarque Jacques Fayolle, les établissements partagent certains besoins, comme « générer du texte ou des calculs, répondre en mode conversationnel en questionnant la base de données de connaissances ou administrative » et peuvent mutualiser certaines infrastructures, comme les data centers ou les cartes GPU – ces processeurs ultraperformants indispensables à l’IA générative.
L’enjeu de la souveraineté
Pour des établissements d’enseignement et de recherche, la question cruciale est de se doter d’outils souverains, qui respectent une charte éthique. Des initiatives émergent, comme le projet ILaaS, qui réunit les universités de Rennes, Lille, Reims, Panthéon-Sorbonne et CentraleSupélec et vise à fournir « des moyens techniques pour mettre en œuvre l’IA en répondant aux défis importants de soutenabilité, de résilience, de confiance et de sobriété numérique ».
La question de la souveraineté, pour des établissements de recherche, est prioritaire. Des données hébergées aux États-Unis, ou dans un datacenter utilisant un API (interface) américain, pourraient être concernées par le Patriot Act, qui autorise le gouvernement des États-Unis à en exiger l’accès dès lors qu’elles transitent par un prestataire soumis au droit américain.
Trouver des budgets
Les solutions propres ont « un coût important », rappelle Lucie Jacquet-Malo, notamment pour l’achat de GPU. Et les établissements publics doivent mener ce travail « sans budget spécifique dédié par l’État ».