D’une meilleure orientation des élèves à la mise en place de méthodes d’enseignement plus ciblées, l’apport des sciences cognitives s’annonce déterminant dans le domaine de #l’éducation. Reste maintenant à mobiliser ses différents acteurs et créer un écosystème efficace. Explications avec Marie-Noëlle Muller, directrice du Secteur Gouvernement, Education et Recherche d’IBM France.

Comment les sciences cognitives vont-elles pouvoir révolutionner l’éducation ?

Marie-Noëlle Muller : L’#éducation est un sujet systémique, qui fait intervenir de nombreux acteurs : les élèves, les professeurs, les personnes en charge de l’orientation, les parents… Pour bénéficier des apports de l’intelligence artificielle et des sciences cognitives, il faut se concentrer sur les objectifs et pas seulement sur les moyens. L’objectif de l’éducation – qui fait consensus – consiste à permettre aux enfants de s’épanouir dans une société où ils trouveront une place et où ils pourront créer de la valeur. L’enfant peut être abordé en fonction de ses capacités académiques, de ses talents, de son aptitude à travailler en équipe, à être convainquant, à résoudre des problèmes de toutes sortes… Le cognitif apporte beaucoup de valeur par sa capacité à entrer en interaction en langage naturel, à analyser des données non structurées, à détecter les sentiments dans une copie ou à mieux comprendre le profil d’un élève qui peut sembler difficile… Nombre de start-up et d’éducateurs travaillent déjà sur ces sujets. Il faut maintenant réussir à créer tout un écosystème.

Qu’est-ce que cela implique de mettre en place ?

M-N. M. : En matière de #numérique à l’école, beaucoup de travaux se sont concentrés sur l’équipement ou sur les contenus académiques. Il y a déjà de nombreuses applications pour avoir accès aux notes, aux devoirs, pour faire le lien entre l’école et les parents… Le cognitif doit permettre d’élargir l’usage du numérique sur d’autres valeurs et de développer de nouveaux cas d’usage.

Quelles expériences ont déjà été menées et que peut-on en attendre à terme ?

M-N. M. : En Australie, des universités ont mis en place des systèmes pour aider les étudiants à mieux s’orienter dans le campus et à mieux choisir leurs cours. Aux Etats-Unis, un accord avec un fournisseur de contenus pédagogiques propose les contenus et les médias les plus adaptés pour les révisions. Dans le primaire, une application aide les enseignants à s’ouvrir à des méthodes pédagogiques alternatives en mathématiques

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