Deux logiques s’opposent dans les grandes entreprises, s’agissant de la gestion du :

  • celle reposant sur la capitalisation et le stockage, en silo,
  • et celle plus collaborative, s’appuyant sur l’échange de pratiques.

Heureusement, ces deux logiques peuvent être réconciliées.
Par Jean-Pierre Bouchez, Directeur de la recherche et de l’innovation au cabinet IDRH, Chercheur associé au LAREQUOI (université de Versailles-Saint Quentin).

La gestion du savoir fait l’objet d’une attention de plus en plus soutenue depuis une vingtaine d’années notamment dans les grandes organisations. La transformation en cours contribue naturellement à accélérer et étendre sa pratique et ses usages. Cette conviction est étayée par une série d’entretiens réalisés auprès d’interlocuteurs appropriés au sein d’une vingtaine de grands groupes français, dans le cadre d’un travail de recherche. A lumière de cette série d’entretiens, issus donc du terrain, nous observons que ces grandes organisations ont le plus souvent investi et travaillé, ces dernières années, sur la base de deux approches différenciées : une approche fondée sur la capitalisation et une approche plus centrée sur la collaboration, dont il est heureux qu’elles soient tendanciellement en voie de réconciliation.

L’approche fondée sur la capitalisation des savoirs

Cette approche fondée sur la capitalisation et la structuration des savoirs, est assurément la plus ancienne. Elle repose sur l’idée qu’il convient de stocker et accumuler des savoirs, le plus souvent de nature formels et explicites au sein de bases de données structurées, parfois qualifiées d’entrepôts, de manière à pouvoir les utiliser, les réutiliser et les enrichir

L’approche reposant sur la collaboration autour de l’échange de pratiques

A l’opposé, la démarche reposant sur la collaboration et la socialisation relève en effet, d’une autre logique.

Un nouvel écosystème collaboratif articulé autour de la gestion et de la circulation des savoirs et des pratiques

Il est ainsi intéressant de souligner que, de part leur culture, leur métier, leur style de management, leurs enjeux, leur rapport au savoir, etc., les entreprises observées ont souvent initié la mise en œuvre de la gestion des connaissances, via l’une des deux logiques : soit la capitalisation, soit la collaboration. Mais, une tendance nouvelle et prometteuse apparaît à la lumière de la transformation numérique en cours et le recours massif aux réseaux sociaux qui ont désormais largement pénétré la majorité des grandes entreprises. Elle se concrétise, à travers la constitution d’un nouvel écosystème collaboratif, articulé autour de la gestion et de la circulation des savoirs et des pratiques, à la fois plus ouvert et structuré.

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