Entre 2021 et 2025, quinze « jumeaux numériques » dédiés à l’enseignement ont vu le jour grâce au projet JENII. Les leçons de cette expérience d’enseignement d’un nouveau genre viennent d’être présentées.

Visiter un laboratoire de chimie, via son double numérisé : voici, peut-être, le prochain type d’outil pédagogique indispensable de l’enseignement supérieur.

Pour creuser la question, le projet JENII (Jumeaux d’enseignement numériques immersifs et interactifs), mené entre 2021 et 2025, est donc parti de cette technologie pour élaborer de nouveaux outils d’enseignement, mais aussi former de futurs ingénieurs à l’utilisation de jumeaux numériques.

Il s’agit d’une sorte de miroir virtuel d’un objet, d’un processus ou d’un système physique qui permet de simuler, d’analyser et de surveiller en temps réel son fonctionnement. Les industries ont de plus en plus recours à ce dispositif pour optimiser leurs opérations.

Le projet JENII a, ainsi, fait émerger 15 « jumeaux numériques » un peu partout en France, via un budget de 9,5 millions d’euros, en tant que lauréat de l’appel à manifestations d’intérêt « Démonstrateurs numériques dans l’enseignement supérieur » (DemoES).

Il était porté par l’école d’ingénieurs des Arts et Métiers, le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) et le CESI.

Pédagogie

Au cours de ce même événement, Sylvain Fleury, enseignant-chercheur à Arts et Métiers, a également présenté les premières conclusions de l’étude sur le projet JENII. Les dispositifs de réalité virtuelle ont montré différents atouts, comme le fait de mettre en situation les étudiants pour qu’ils acquièrent les bonnes postures et les bons gestes, sans prendre de risque en manipulant des substances dangereuses.

Passer par le virtuel permet aussi d’économiser de l’énergie et des matières, notamment dans le cas d’une forge ou d’une fonderie. Les dispositifs numériques offrent également la possibilité de visualiser le résultat de ses expériences plus rapidement que dans la réalité, sans attendre le refroidissement de métaux, par exemple.

Autre avantage : le fort engagement que provoquent chez les étudiants les « jumeaux numériques » grâce au sentiment de présence qu’ils génèrent.

Cependant, « les étudiants n’apprennent pas mieux ou alors avec des résultats équivalents aux méthodes pédagogiques traditionnelles », souligne Sylvain Fleury. La mémorisation et la compréhension ne s’améliorent pas grâce à la réalité virtuelle.

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