Nouvelles figures de l’enseignement supérieur, ces professionnels forment de plus en plus d’enseignants aux technologies des cours à distance. Au risque, selon certains, de « dénaturer » la transmission des savoirs.
« Poste à pourvoir immédiatement. » Les annonces fleurissent sur le moteur de recherche d’emploi Indeed : Polytechnique, l’EM Lyon, Sorbonne Université… Ces établissements d’enseignement supérieur sont en quête d’un « ingénieur pédagogique », une ressource rare qu’ils s’arrachent à mesure que les cours à distance redeviennent la norme, après l’éphémère intermède d’une rentrée en présentiel.
Depuis le 4 octobre, l’hybridation des cours est désormais un impératif, le gouvernement ayant demandé aux universités de ne remplir leurs salles d’enseignement qu’à 50 % de leur capacité dans les zones d’alerte renforcée (Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Nice, Rennes et Rouen) et maximale (Paris et sa proche banlieue, Aix-Marseille, Grenoble, Lille, Lyon, Saint-Etienne, Toulouse, Montpellier et la Guadeloupe).
Quel est le profil de ces professionnels qui allient la pédagogie aux technologies et semblent prendre une place grandissante dans la stratégie des universités et des grandes écoles ? Le métier d’ingénieur pédagogique est encore jeune, a souligné Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, interrogée lors d’une conférence de presse mi-septembre : « Il doit être renforcé, car tous les enseignants-chercheurs n’ont pas la vocation ni l’envie de créer des capsules de cours en ligne. Lorsqu’on fait de l’enseignement à distance, il ne s’agit pas simplement de se filmer en train de faire cours. »
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