La question de l’automatisation de l’accompagnement des apprenants à distance n’est pas nouvelle. Dès 2005, t@d avait consacré un dossier thématique à l’industrialisation du tutorat (cf. https://jacques.rodet.free.fr/tadindus.pdf). De même, en 2011, un article de Corinne Courtin-Chaudun et Françoise Desmaison intitulé « Industrialisation et qualité du » est paru dans la revue Tutorales (cf. https://jacques.rodet.free.fr/tutoral8.pdf). Les progrès actuellement réalisés par l’intelligence artificielle réactive la question.

Un exemple de recours à l’IA en soutien aux apprenants

L’article intitulé « Et si votre tuteur scolaire était en réalité… un robot ! » paru le 10 mai 2016 sur le site humanoides.fr (cf. https://humanoides.fr/et-si-votre-tuteur-scolaire-etait-en-realite-un-robot/) a attiré mon attention. Il est précisé que « L’expérience a été menée à l’Université Georgia Tech. Jill Watson a été présentée aux élèves du professeur comme leur assistant pédagogique, une fonction très courante aux Etats-Unis, qui s’apparente à celle d’un , poste généralement occupé par de jeunes diplômés ou en fin d’études. Sa mission consistait donc à assurer toutes les tâches habituelles d’un tuteur : communication des dates d’examens, de rendus de devoirs, aide pédagogique et administrative… »

Quelles interventions tutorales peuvent-elles être confiées à un robot ?

Dans l’exemple ci-dessus, il apparaît, et c’est peut-être un biais ou une limite du périmètre de l’expérience elle-même, que les interventions tutorales assurées par le robot relèvent uniquement du plan cognitif pour les fonctions tutorales suivantes : accueil et orientation, organisationnelle, pédagogique, technique et évaluation. La fonction tutorale socio-affective et motivationnelle tout comme métacognitive ne sont pas investies. De même, les plans de support à l’apprentissage socio-affectif, motivationnel et métacognitif ne sont investis pour aucune des fonctions tutorales

Répartition des interventions tutorales entre un robot et des tuteurs humains

Les robots et l’intelligence artificielle sont donc encore loin de pouvoir préempter les fonctions d’accompagnement des apprenants d’un digital learning. Le recours à des tuteurs humains apparaît encore indispensable pour répondre à l’ensemble des besoins de soutien des apprenants. Les formateurs et les enseignants sont dans la nécessité de se former aux usages numériques et à l’évolution de leur posture professionnelle : de la transmission vers l’accompagnement et le soutien.

 

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