Sur le site de “The Conversation France”, Olivier Rey, ingénieur en recherches en #éducation à l’Institut français de l’Éducation (ENS Lyon), s’est penché sur les méthodes des méta-analyses appliquées aux bonnes pratiques en éducation, utilisées par le chercheur néo-zélandais John Hattie.
Dispose-t-on enfin d’une méthodologie infaillible pour identifier les pratiques éducatives qui marchent le mieux ? C’est la question que l’on peut se poser devant le succès planétaire de l’ouvrage de John Hattie, “Visible Learning”, initialement publié en 2008. Pour certains commentateurs, le chercheur néo-zélandais a même trouvé rien moins que le “saint Graal” de la recherche en éducation ! Comment ? En proposant une démarche de mesure systématique des effets des actions pédagogiques sur la réussite scolaire qui permet de déterminer quelles sont les bonnes pratiques en éducation.

REGARDER L’ENSEIGNEMENT AVEC LES YEUX DE L’ÉLÈVE

La conclusion générale de John Hattie peut être résumée par l’idée que les pratiques qui ont les effets les plus positifs sont celles qui permettent aux professeurs de voir leur enseignement avec les yeux des élèves… et réciproquement. Pour illustrer cette théorie, l’auteur utilise de façon significative le symbole de l’œil.

QUAND LA THÉORIE SUR LES MÉTHODES PÉDAGOGIQUES NOUS ÉLOIGNE DES PRATIQUES

Comme beaucoup d’autres, il nous est arrivé de faire référence à John Hattie au détour de tel ou tel article. La masse de données empiriques sur laquelle reposent ses conclusions leur donne une crédibilité et une légitimation scientifique sans égal. Pourtant, c’est quand un travail apparaît aussi séduisant qu’il faut exercer une vigilance particulière, même si l’on sait combien il est confortable d’acquiescer aux travaux qui rejoignent ses propres convictions.
Entre-temps, la réalité des pratiques, leur précision et leur spécificité, se seront estompées en chiffres et variables tellement globaux qu’ils rendent compte d’autre chose que de la réalité des pratiques qu’ils étaient censés résumer. C’est ce que l’on constate souvent à la lecture de Visible Learning et de ses nombreux dérivés (déclinaison dans d’autres ouvrages, dans des brochures, des sites web, des documents de vulgarisation, etc.).

 

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