« Des compétences de toute urgence pour l’emploi et les entreprises » : c’est le titre d’un rapport d’information publié fin juin par la délégation sénatoriale aux entreprises. Les rapporteurs énoncent 24 recommandations, dont une douzaine concernent plus ou moins directement le système de formation professionnelle. Financement, clause de dédit-formation, apprentissage, certification… Nous les avons passées en revue.
Soutenir financièrement la formation
Avec le dispositif FNE-Formation, les autorités ont mis en place un système de financement de crise pour les actions de formations conduites dans les entreprises dont au moins une partie des salariés est placée en situation d’activité partielle. Ce système reste en place, et continue à couvrir 100% des frais de formation jusqu’au 30 septembre 2020. A partir du 1er octobre, on passera à 70%. Ce dispositif est très généreux, mais il n’aura qu’un temps. Le rapport propose quelques pistes pour une aide plus durable au financement de la formation.
Des abondements publics et ciblés pour le CPF
Des mécanismes fiscaux et comptables
Rassurer les entreprises formatrices : le dédit-formation
Selon les rapporteurs, l’un des freins à la formation des salariés par les entreprises serait la crainte de les voir partir peu de temps après une formation coûteuse. L’employeur consent un investissement important qui bénéficie au salarié et accroît son employabilité ; celui-ci en profite pour trouver un meilleur emploi ailleurs. Pour une PME, en particulier, ce scénario peut s’avérer très douloureux.
Sauver les apprentis
Les rapporteurs craignent que le récent décollage de l’apprentissage soit brisé dans son élan par la crise.
La formation au service de la transformation
Les rapporteurs proposent d’accélérer la procédure d’enregistrement pour toutes les certifications, en instituant un contrôle a posteriori et non plus a priori.
Y voir plus clair dans la situation de la formation professionnelle
Pour finir, le rapport énonce trois recommandations qui pourraient, si elles étaient suivies, avoir un impact positif sur notre connaissance en temps réel de l’état de la formation professionnelle et des compétences en France o.
Rien de révolutionnaire, donc, dans ce rapport sénatorial, mais un faisceau de recommandations qui prolongent, parfois avec pertinence, les grandes orientations de la transformation en cours dans notre système de formation professionnelle. La postérité de ces recommandations sera à suivre de près dans l’agenda législatif et politique des mois à venir.
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Repéré depuis https://www.managementdelaformation.fr/reperes/2020/07/09/relancer-la-formation-professionnelle-propositions-du-senat/