Voilà un titre pour le moins accrocheur. C’était celui d’une présentation faite par le Dr. Paul Cisek le 17 mars dernier à l’Université du Québec à Montréal, dans le cadre des rencontres CRISCo. Je me suis donc fait accrocher et j’y suis allé, sans savoir que cet événement allait m’amener à écrire un billet un peu différent de ce que j’ai l’habitude de faire sur ce blogue.
Les neurosciences de la cognition vont donc logiquement chercher quelles structures cérébrales codent les représentations pour l’attention, pour la planification, pour la décision, etc. Mais peut-on vraiment appliquer cette logique à la cognition ? C’est là que ça se complique car beaucoup de données issues des neurosciences s’accordent mal avec cette conception. D’où la reconnaissance d’un certain nombre d’autres « problèmes » outre le « problème difficile de la conscience » déjà mentionné, comme le « binding problem » ou problème de la liaison.
Notre cerveau est donc forcément très contraint par cette évolution conservatrice dont on peut faire remonter les mécanismes fondamentaux jusqu’aux premières cellules vivantes, avant même la constitution des multicellulaires et des systèmes nerveux.
En d’autres mots, la perception devient donc une recherche « d’affordances », comme le disait James Gibson, c’est-à-dire d’occasions d’agir sur le monde. Le « problème de l’ancrage des significations » se dissout donc alors de lui-même d’un point de vue des représentations pragmatiques car celles-ci orientent constamment l’action vers des comportements susceptibles de préserver la structure de l’organisme (même si ces comportements peuvent devenir de simples phrases assurant l’inclusion au sein d’un groupe humain…).