Il est assez facile de classifier les principales activités pédagogiques :
– en salle / à distance (en classe virtuelle) ;
– synchrone / asynchrone ;
– seul / en groupe ;
– avec un formateur / numérisé.
Mais quels sont les avantages et les inconvénients des principales activités pour chacune de ces déclinaisons ?
Passage au crible !
Les différentes caractéristiques des activités pédagogiques
Notre propos porte ici sur les principales activités :
- l’apport théorique ;
- l’expérimentation ;
- les questions/réponses ;
- l’évaluation.
Ces activités sont croisées avec :
Les caractéristiques de mise en œuvre :
Le déroulement
- en salle : vous vous souvenez ? ces moments riches et conviviaux.
- en classe virtuelle : ce que vous avez fait hier, et que vous ferez certainement encore demain.
Le mode d’interaction
- synchrone : ensemble, en même temps.
- asynchrone : chacun à son rythme.
La situation
- seul : face à son papier, son écran.
- en groupe : avec d’autres apprenants, en salle ou à distance.
Le mode de transmission
- avec un formateur : en étant accompagné dans son apprentissage ou l’expérimentation.
- numérisé : en interaction avec un outil informatique (vidéo, e-learning, quiz…)
Il existe bien sûr d’autres critères (la difficulté, le type de relation, le niveau de prérequis…), mais restons sur l’essentiel pour ne pas se perdre.
Les 4 activités en détail
1. L’apport théorique
Grand classique de la formation, l’apport théorique est bien souvent considéré comme incontournable. Il précède généralement les exercices de mise en pratique et l’évaluation. Il est vrai qu’il est plus facile de s’exercer à la mise en œuvre de connaissances une fois celles-ci acquises, il ne faut toutefois pas négliger l’intérêt de l’apprentissage par la pratique.
Le déroulement
en salle : c’est la forme encore « classique », celle qui fait référence. En théorie elle permet les interactions les plus riches et les plus naturelles, en pratique, il est encore courant d’avoir l’effet « professeur en amphi » où le formateur déroule son cours en mode pilote automatique et se contente de répondre aux questions. Heureusement, cette vision devient caricaturale et les formateurs adoptent une posture de plus en plus participative.
en classe virtuelle : inutile de tirer sur l’ambulance, la classe virtuelle a bel et bien sauvé la formation pendant les périodes de confinement et d’isolement. Si elle n’est pas simplement une déclinaison des animations en salle, si elle est bien préparée et solidement instrumentée par des interactions fréquentes et variées (avec des outils participatifs comme Wooclap ou Beekast), la classe virtuelle (à laquelle nous nous habituons de plus en plus), peut réellement trouver sa place dans le monde d’après (mais il y a beaucoup de « si »).
Le mode d’interaction
synchrone : Cette forme semble classique, cependant, il ne faut pas confondre le rythme : « j’expose magistralement » puis « vous posez des questions », avec l’apport théorique synchrone qui consiste à échanger, dialoguer en continu avec les apprenants pour leur faire découvrir et exprimer les apports théoriques.
asynchrone : C’est la forme descendante utilisée le plus souvent en e-learning. Elle consiste à « mettre en boîte » le savoir d’un expert, principalement sous forme de vidéos pédagogiques. A utiliser par petites doses, et pas exclusivement.
La situation
seul : c’est la forme typique de la mise en œuvre de l’autodidaxie. Elle peut être provoquée par l’intérêt, la curiosité ou le besoin de résoudre un problème. Cependant elle ne peut que très rarement être provoquée ou imposée. Toutes les techniques de l’esquive sont alors employées par les apprenants pour contourner son exercice.
en groupe : c’est cette forme de transmission des savoirs qui fait toute la richesse de la formation. Ce moment où les questions, les commentaires, les compléments apportés par les apprenants construisent une dynamique collective.
Le mode de transmission
avec un formateur : quel plaisir de pouvoir sortir du cadre des thèmes prévus par le programme, et de bénéficier de tout le savoir et de toute l’expérience d’un formateur pour répondre à des questions propres à son cas personnel. Le formateur permet d’être en réaction avec le déroulement de la formation.
numérisé : ce sont bien souvent des contenus rédigés et illustrés, des animations, ou bien de simples documents. Tout à été prévu à l’avance par anticipation. L’apport théorique est le même pour tout le monde (en attendant que l’adaptive learning se soit généralisé).
2. L’expérimentation
L’expérimentation succède généralement à l’apport théorique, bien qu’il soit tout à fait possible (et même recommandé) de l’utiliser comme méthode d’auto-découverte des savoirs et des principes.
Le déroulement
en salle : c’est la situation la plus confortable pour le formateur et les apprenants, l’environnement est maîtrisé et sous contrôle, et le formateur est capable d’observer et d’intervenir en temps réel pour corriger les mauvaises pratiques.
en classe virtuelle : bien que possible avec des outils permettant de répartir les participants en sous-groupes, l’expérimentation en classe virtuelle est peu utilisée. Elle nécessite de scénariser des études de cas, et de les outiller, et que les participants soient à l’aise avec la collaboration à distance, mais l’essayer, c’est l’adopter.
Le mode d’interaction
synchrone : il semble naturel d’imaginer l’expérimentation syncrhone avec un formateur, mais… l’Immersive-Learning permet aussi de vivre des expériences d’apprentissage en étant observé et corrigé en temps réel par l’environnement virtuel dans lequel est réalisé l’expérimentation.
asynchrone : c’est le classique devoir corrigé. Il peut être effectué de façon traditionnelle sur papier, ou bien digitale lors d’un Mooc par exemple.
La situation
seul : lors de la phase de formation, c’est plutôt un exercice de mise en pratique, qui sera corrigé par le formateur. Après formation, c’est le saut dans le grand bain de la transposition dans son propre contexte.
en groupe : c’est la forme la plus riche, non seulement les apprenants s’entraident, ce qui favorise la réussite (et donc la confiance en soi), mais permet également d’identifier plus facilement l’ensemble des mauvaises pratiques possibles.
Le mode de transmission
avec un formateur : c’est bien sûr la situation la plus rassurante, et qui conduit pratiquement à coup sûr à la réussite. Attention toutefois à ce que le formateur n’arrête pas trop vite un apprenant qui serait sur le point de commettre une erreur, car l’apprentissage par l’erreur est celui qui laisse des traces le plus durablement.
numérisé : la mise en œuvre de l’expérimentation par un système numérique (un serious game, une expérience virtuelle…) ne se justifie que lorsque les conditions réelles sont difficiles à réunir (coût, danger, disponibilité…) ou que le nombre d’apprenants à former est très important ou qu’ils sont dispersés géographiquement.
3. Les questions/réponses
C’est l’indispensable complément de l’apport théorique et de la mise en pratique : tout ce qui n’est pas totalement compris, ou n’a pas été abordé pendant la formation.
Le déroulement
en salle : c’est la forme la plus évidente et la plus naturelle de résoudre des problèmes de compréhension ou de contextualisation, il suffit de lever la main.
en classe virtuelle : tout aussi facile à faire qu’en salle… si bien sûr les participants n’hésitent pas à intervenir en levant virtuellement la main (il faut bien sûr que l’outil le permette et qu’ils sachent le faire), ou qu’ils formulent la question par écrit dans l’outil de chat, et bien qu’ils soient autorisés et en capacité d’interrompre le formateur en prenant la parole. Cela fait beaucoup de « si », et bien souvent, les questions/réponses en classe virtuelle sont reléguées en fin de séance, où le temps se charge de les écourter.
Le mode d’interaction
synchrone : c’est le meilleur moyen d’avoir un cours riche et adapté aux situations personnelles de chaque apprenant.
asynchrone : celui qui a déjà suivi un Mooc, sait que le juste milieu entre les forums désespérément vides et ceux surchargés de fils de discussion indémaillables est difficile à obtenir. La clé de la réussite est dans un tutorat réactif et proactif.
La situation
seul : et oui, ça existe… c’est l’exploration de longue liste de questions/réponses capitalisée au fil des sessions.
en groupe : cette forme permet de profiter des questions pertinentes des autres participants.
Le mode de transmission
avec un formateur : cette forme donne les réponses les plus pertinentes, même si les réponses données par les participants eux-mêmes sont très riches également.
numérisé : bon… « hé ! les Chatbots, vous pensez quoi de vos réponses ? »
« je n’ai pas compris votre question, pouvez-vous la reformuler ? »
4. L’évaluation
L’évaluation est le moyen d’avoir un retour sur son apprentissage, « ai-je bien compris ? », « ai-je tout compris ? », « suis-je capable de mettre en pratique ? ».
A ne pas confondre avec « ai-je apprécié la formation ? ».
Le déroulement
en salle : ce sont bien souvent des travaux dirigés pour lesquels il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, c’est au formateur d’apprécier la qualité et la justesse de la production des formés.
en classe virtuelle : il est tout à fait possible de faire des travaux dirigés comme en salle. En pratique, cela n’est malheureusement quasiment jamais le cas, et plus souvent déporté post-formation vers des quiz.
Le mode d’interaction
synchrone : il est rare d’effectuer une évaluation en étant évalué en temps réel, car cela demande des moyens logistiques et humains très importants (l’oral de feu le bac par exemple).
asynchrone : c’est la forme quasi unique de l’évaluation : une correction de devoir, le résultat d’un quiz, le retour sur tout le parcours de formation.
La situation
seul : c’est la forme la plus courante, celle qui permet d’avoir une note, une réussite, un classement.
en groupe : pratiquée régulièrement en Université, cette forme est quasi absente en formation professionnelle. Elle permet pourtant de mesurer plusieurs dimensions : les connaissances individuelles, la capacité à les partager et à les adapter.
Le mode de transmission
avec un formateur : cette forme donne les résultats les plus justes, car le formateur adapte sa correction à chaque participant.
numérisé : c’est très souvent un quiz, rarement une simulation. Le quiz semble le plus facile à mettre en œuvre, mais c’est oublier que poser des questions produisant des réponses pertinentes est un exercice très difficile.
Il existe bien sûr d’autres situations pédagogiques, mais celles décrites couvrent les principales rencontrées, et devraient vous permettre d’optimiser votre ingénierie pédagogique
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