L’industrialisation évoque le taylorisme, la production de masse, « la certitude absolue où tout est maîtrisé et planifié ». Appliquée à la formation, elle peut être vécue comme un appauvrissement, une tentative illusoire de « mécanisation » des apprentissages. Cependant, pour faire face aux besoins croissants de former, cette approche est parfois nécessaire, et pas forcément inadaptée. Alors, industrialiser la formation, une obligation ou une utopie ?
Pourquoi industrialiser la formation ?
Voyons les choses d’un point de vue positif. La question de l’industrialisation de la formation n’est pas nouvelle. Elle a déjà été évoquée en 1998 par Pierre Mœglin (CNDP), en 2000 par Philippe Gil dans le premier ouvrage dédié à la e-formation, et en 2010 par Mathilde Bourdat. Selon Michel Gaudin, l’industrialisation, c’est « une manière de mettre en œuvre, de la façon la plus ingénieuse possible, des outils ou des moyens pour produire ce qui permettra de conduire les apprenants jusqu’à un objectif déterminé. »
Et en effet, la production de formation n’a pas obligatoirement besoin de processus industriels. Toutefois, à grande échelle, ces processus sont indispensables pour être capables de produire une grande quantité de formations, cohérentes, homogènes et maintenables. Aussi, afin de faire face aux défis de la formation tout au long de la vie, la formation ne peut pas garder toujours cette dimension artisanale. Face aux énormes besoins liés à la digitalisation de la formation, il lui faut trouver des processus permettant de produire beaucoup, vite et bien.
Qu’attendre de l’industrialisation ?
Rassurons-nous, la fiabilisation des processus de formation ne signifiera jamais l’automatisation des apprentissages. L’acte de former reposera toujours sur une transmission du savoir et un accompagnement dans la compréhension et l’appropriation individuelle.
Cependant, certaines actions peuvent être industrialisées, comme :
- le recueil de contenu : par la co-construction ;
- la conception pédagogique : en fixant des modèles, des formats, des structures, en utilisant des méthodes, à l’exemple du RAID (Rapid Agile Instructional Design) ;
- la production des ressources : en utilisant des outils structurants et collaboratifs ;
- la diffusion : en généralisant l’usage de place de marché, de plateforme LMS, de MOOC/SPOC ;
- l’accompagnement : en démocratisant et généralisant le tutorat.
Comment industrialiser ?
L’industrialisation de la formation ne doit pas se concentrer uniquement sur un besoin à court terme de concevoir et produire vite un gros volume de formations. Elle doit également anticiper des besoins futurs. Vous devez pour cela concevoir et produire vos formations selon le principe 7M © (1):
- Multi-cible ;
- Multi-niveau ;
- Multi-support ;
- Multi-usage ;
- Multi-lingue ;
- Multi-media ;
- Maintenance unique.
Ce principe 7 M© engendre des caractéristiques importantes pour vos ressources de formation qui sont les suivantes :
- chaque ressource est unique ;
- chaque ressource est « fini » avec un début et une fin ;
- chaque ressource est indépendante des autres ;
- les pré-requis entre les ressources sont définis.
Et parce que chaque individu à sa propre façon d’apprendre, pour que l’industrialisation ne conduise pas à l’uniformisation de la formation, le dispositif doit comporter :
- des ressources ;
- des pré-requis ;
- des méthodes pédagogiques ;
- des règles.
De cette façon, le dispositif peut devenir un système d’apprentissage autoadaptatif.
Le choix de l’outil est donc déterminant. En la matière, l’offre de Gutenberg Technology est un bon exemple d’outil adapté à l’industrialisation de la formation.
(1) Pour information, le modèle 7M a été formalisé par Philippe GIL cofondateur d’IL&DI. Publié en 2000 dans E-formation et re-engineering de la formation professionnelle (Editions Dunod).
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