Sans objectif il devient à nouveau possible de découvrir d’autres horizons. A force de toujours commencer par se dire où de préciser la carte, le chemin, les balises et points de passage obligés, où l’on va, on finit par ne plus avancer. Parfois pour innover mieux vaut agir, s’exposer aux situations, en ressentir les effets et trouver l’objectif après coup. Cela n’est pas raisonnable ! Ne nous a-t-on pas toujours appris à se doter d’un cap, d’une mission, d’un projet, pour définir les moyens, anticiper les contraintes, parer les mauvaises surprises. Tout devrait être sous contrôle. C’est la logique a priori qui l’emporte. Faire et voir à quoi l’action sert, comment elle s’agence ensuite dans le monde procède d’une autre approche. Un peu à l’image de l’artiste ou de l’artisan qui ne préjuge pas du résultat mais se laisse guider par la contingence des formes et des couleurs

La forme est première elle guide l’œil la main qui réalise une œuvre l’expérience de l’action donne une place à cette dernière. C’est une logique a posteriori. Dans cette approche ce qui importe c’est d’emprunter un chemin. La beauté du voyage est faite de ses imprévus, de ses rencontres. Dans un premier cas, nous voilà muni d’un guide nous astreignant nous-mêmes à des haltes des points de passage obligé. Dans un second cas, nous voilà mis face à nous même à la recherche de ce qui va faire sens au jeu de l’exploration.

Pour se préparer à la découverte, peut-être vaut-il mieux se perdre un peu pour être touché par surprise. Peut-être est-il plus riche de s’ouvrir à des possibles qu’on ignorait pour les accueillir simplement. Si l’on souhaite innover peut être vaut-il mieux avancer cueillir des hasards, opérer des liens inattendus plutôt que de s’attendre par avance ce à quoi l’on va aboutir car auquel cas il n’y a rien à dire de neuf que du prévu.

L’#innovation serait donc une découverte a posteriori une intuition qui émerge plutôt qu’un plan a priori. Qu’elle soit pédagogique ou de formation, c’est un effet d’échelle qui change. Plus souvent les réponses aux questions posées incitent à la prudence et à la modestie qu’à l’affirmation de transformations radicales hautement désirables par tous. Parlons plutôt de diversification dans les façons d’enseigner et d’apprendre pour rendre hommage à ce que l’humanité a déjà produit.

Bibliographie
CRISTOL, D. (2014), Former se former et apprendre à l’ère numérique. Paris : ESF.
CRISTOL, D. (2011), Innover en #formation. Dynamiser l’apprentissage en entreprise. Paris : ESF.
CRISTOL, D. (2011), Management et innovation : 60 nouveaux exercices. Jeux et cas pratiques pour apprendre ensemble. Paris : ESF

 

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