L’application mobile que bâtit en ce moment la Caisse des dépôts va offrir davantage d’autonomie aux actifs dans le développement des compétences. Mais cette place de marché [1] qui va permettre aux prestataires de formation de proposer directement leur offre à 33 millions de personnes va aussi faire évoluer le secteur dans son ensemble, comme l’a expliqué Laurent Durain, directeur de la formation professionnelle de la Caisse des dépôts, lors de la 16ème édition de l’université d’hiver de la formation professionnelle 2019, vendredi 1er février à Biarritz.
Outil de régulation
Avec cette plateforme, les relations entre les usagers et les organismes de formation seront régies par des conditions générales d’utilisation actuellement en cours d’élaboration qui feront ensuite l’objet d’un texte réglementaire. Cela revient à mettre en place « un seul et même contrat de formation offrant les mêmes garanties quel que soit l’endroit où on se trouve sur le territoire et quelle que soit la typologie de la formation. C’est un élément extrêmement structurant de la reconfiguration du champ de la formation », selon Laurent Durain.
Outil de simplification
À terme, cette place de marché pourrait aussi avoir une incidence sur les prix. Non seulement son accès est gratuit pour les prestataires de formation, mais elle peut aussi simplifier et sécuriser leurs pratiques, si par exemple un système d’indemnisation est instauré au cas où un stagiaire ne se présente pas. « Plus les conditions générales de vente seront facilitantes pour les organismes de formation, plus il sera fondé de leur demander d’ajuster leur tarification », explique Laurent Durain.
Outil d’innovation
L’exploitation des données gérées par la Caisse des dépôts serait aussi source d’innovation. « Les informations sur les formations recherchées aboutissant à une recherche infructueuse sur le moteur de recherche pourront ainsi donner des indications sur des métiers émergents et des formations à développer », suggère Laurent Durain. Plus globalement, les données sur le profil et les parcours des bénéficiaires sont des informations à même de nourrir l’écosystème. « Il faut qu’on trouve les moyens — dans le respect de la réglementation sur les données personnelles — de permettre aux chercheurs, aux observatoires de branches ou autres, de travailler sur ces données », explique Laurent Durain.