Des articles sur la réforme, vous en avez probablement beaucoup lu. Il y en a des excellents, d’autres qui se contentent de paraphraser la loi. La plupart sont assez longs, tant la réforme est dense. L’enjeu est souvent d’arriver à lire entre les lignes, et de deviner les impacts concrets de la réforme sur les pratiques des entreprises aujourd’hui et demain.
L’impact de la réforme sur la durée des formations
Ce que l’on sait déjà : les évolutions des financements impactent à la baisse le nombre de formations dispensées dans les entreprises de 50 salariés et plus. En résumé : moins de financements, moins de formations.
L’impact de la réforme sur les process administratifs
Ce que l’on sait déjà : les évolutions des financements et, par ricochet, de l’offre de formation, ont pour conséquence que les formations sont plus courtes et moins chères.
Les fameux frais administratifs de la formation (factures multi-sites, frais de dossier, etc) ne pourront plus être les mêmes. En effet, pour les organismes de formation il sera difficile de maintenir des frais de dossier de 60€HT sur des formations de 500 ou 800€. Le ratio de frais administratif sera perçu comme trop élevé par les clients.
Mais l’impact existe aussi du côté entreprise. La charge administrative – c’est-à-dire le temps passé à gérer les dossiers, factures, inscriptions, convocations… – ne pourra plus être le même si les formations sont plus courtes, sans quoi cela représenterait un coût trop important par rapport à l’action de formation gérée.
L’impact sur les thèmes de formation
Ce que l’on sait déjà : les budgets formation des entreprises sont moins importants, et les crédits CPF diminuent en valeur (d’environ 50€ à 15€).
Quel rapport avec les thèmes de formation nous direz-vous ? Il est indirect, mais il existe bel et bien.
Il y a tout d’abord des évidences :
les formations “cadeau” se raréfient en entreprise, il s’agit d’une pratique qui consiste à proposer une formation de son choix à un salarié qui a fait une bonne année (souvent une formation en développement personnel)
les formations en langue ont été pour partie réintégrées dans les budgets des entreprises, qui n’ont plus autant de liberté qu’avec le DIF et qui ont désormais moins de réserves financières avec les crédits CPF
dans un contexte de budgets réduits, il y a moins de place pour les formations sans impact direct sur la personne