Avez-vous observé comment les usages des bibliothèques se transforment ces dernières années ? Avant les apprenants venaient y chercher des livres ou des revues, s’installaient côte à côte à de grandes tables de travail et prenaient des notes dans un silence de cathédrale. Aujourd’hui ils viennent avec leur ordinateur portable, continuent d’emprunter des livres mais regardent également des ressources en lignes, et… recherchent des espaces où ils peuvent échanger avec leurs collègues et travailler en petit groupe.
Le learning center, une bibliothèque augmentée et une communauté d’apprentissage
L’expression « learning center » (ou « learning centre », littéralement « centre d’apprentissage ») est apparue dans les années 90 dans les pays anglo-saxons et les pays nordiques pour désigner un nouveau type de bibliothèques universitaires. Un learning center est un lieu pour l’apprentissage et l’acquisition des savoirs où l’individu se confronte à la connaissance sous des formes multiples, avec la médiation potentielle de personnels éducatifs (enseignant, bibliothécaire, médiateur, conférencier,…) mais aussi un lieu de vie, ouvert, favorisant l’échange ! C’est la diversité des modalités d’accès, physique et numérique, associées à leur facilité d’usage (disponibilité, ergonomie des espaces et des outils, ouverture horaire…) qui définit la qualité d’un learning center.
Un aménagement favorable à l’apprentissage
L’aménagement du lieu est fondamental pour permettre différentes formes d’apprentissage. Différents espaces doivent coexister : zones de silence pour le travail individuel au calme, salles de travail en groupe, espaces de détente. On doit pouvoir y travailler dans le calme lorsqu’on le souhaite, y rencontrer ses pairs ou des personnes ressources (médiateurs, enseignants, chercheurs,..), et pouvoir échanger avec eux de manière formelle ou informelle. Et c’est cette « communauté » qui va permettre une appropriation des connaissances.
Un « troisième lieu » ou « tiers lieu » pour créer une communauté d’apprentissage
Les sociologues y expliquent notamment comment ces espaces vont constituer ce que l’on appelle un « troisième lieu » ou « tiers lieu », un lieu physique neutre, qui permet l’interaction, la médiation entre les usagers, sans faire de différence entre les personnes. Un lieu partagé quotidiennement, intégré dans leur environnement, où l’on peut discuter, rencontrer des habitués, s’amuser ou adopter un profil bas ; bref une sorte de « second chez soi » où l’on va développer un sentiment d’appartenance. Selon les auteures, le learning center offre un moyen d’émancipation des usagers : « l’expérience proposée dans ces espaces potentiels est un processus d’apprentissage essentiel, d’adaptation créative à son environnement ».
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