Plus de 40 000 organismes de formation ont obtenu la certification Qualiopi. La question de savoir si c’est trop ou pas assez est un faux débat. Dans un marché, le nombre n’est pas un indicateur pertinent de la qualité. Ce qui compte, c’est la clarté offerte aux acheteurs. En matière de formation, tout comme dans tout autre marché, l’accent doit être mis sur la transparence et la lisibilité pour toutes les parties prenantes, ce qui fait défaut à Qualiopi à l’heure actuelle.

Un prérequis aux yeux des financeurs

Cette certification qualité a été conçue dans l’optique précise de servir de prérequis pour l’obtention de financements publics, plutôt que comme une marque permettant de se différencier sur un marché concurrentiel.

En ce sens, Qualiopi agit comme une norme minimale, une condition sine qua non pour accéder à ces financements publics, sans pour autant permettre intrinsèquement de distinguer les organismes par leur qualité propre.

Un critère inopérant pour les acheteurs

Cependant, pour les Opco et la Caisse des dépôts, cette approche n’est pas envisageable car ils agissent en tant que tiers-payants et non pas en tant qu’acheteurs de formation.

Il en résulte que cette certification, bien qu’elle garantisse un certain niveau de professionnalisme parmi les prestataires, ne suscite aucun intérêt chez ces acheteurs. Elle constitue un simple prérequis pour les prestataires à devenir CFA ou à s’inscrire sur la plateforme Mon Compte Formation. Une fois sur ces marchés, le prestataire affichant cette marque ne génère aucun signal distinctif pour eux.

Des critères différenciants à construire

Ces critères devront être construits à partir des résultats des formations financées. Cette question des résultats est un sujet sensible qui suscite toujours des débats en France, et à juste titre. L’efficacité d’une formation dépend de multiples facteurs. Elle ne dépend pas que des efforts déployés par le prestataire de formation mais aussi de l’engagement des apprenants. C’est pourquoi, il est nécessaire que ces résultats puissent être exprimés en éléments objectivables.

Une réflexion sur la corrélation entre les résultats des prestataires, le processus d’achat et les modalités de financement est nécessaire. Et, pour qu’un système de qualité soit complet, il doit impliquer toutes les parties prenantes, y compris les financeurs tiers-payants. Pour ces derniers, cela implique un changement de paradigme : passer d’un modèle de financement largement fondé sur la durée de présence des bénéficiaires à un modèle axé sur les résultats escomptés. Un moyen à terme de vérifier si Qualiopi, dont l’objectif est d’attester de la qualité du processus appliqué par les prestataires, a un impact concret sur la qualité des actions financées.

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