Un outil pédagogique puissant mais mal utilisé
Commençons par replacer la projection de visuels dans son contexte. Elle va accompagner un discours oral tenu par un formateur pendant le temps de la formation. Son contenu n’a donc pas vocation à être autonome ni a se substituer à la #formation elle-même, et doit être adapté à l’usage spécifique qu’on veut en faire. Il ne correspond ni à un document qu’on donne aux formés en fin de session, ni à un aide-mémoire pour le #formateur.
La tentation du décor
S’il est un moyen pratique de capter l’attention, le visuel peut par ailleurs permettre de faire comprendre une notion en la schématisant, ou d’en faciliter la mémorisation. Dans tous les cas, il doit apporter quelque chose en plus au discours. Or, il est très facile, et donc tentant, d’intégrer dans ses présentations des visuels inutiles… De jolies photos ou illustrations n’apportent rien à une présentation et ne jouent souvent que le rôle de décor.
La place de l’image
La projection doit donc compléter ce qui est dit oralement, ou le mettre en valeur ou en perspective. On le sait : lire à haute voix aux auditeurs ce qui s’affiche à l’écran est contre productif. Ils ne lisent plus, mais n’écoutent plus non plus… Au lieu de multiplier les canaux pour favoriser l’apprentissage, on les met en concurrence et on finit par tous les boucher… Et si l’on sollicite les canaux visuel et auditif en même temps, il faut que ce soit sciemment, et pour des informations différentes. Ah ! Tous ces visuels qu’on n’a pas le temps de regarder, tous ces textes qu’on ne lit pas, tous ces graphiques qui défilent sans qu’on puisse en saisir le sens !
Pour finir, et au risque de passer pour des inconscients iconoclastes et réactionnaires, on remettra donc logiquement en question le recours même à une projection pendant une formation. Il ne paraît pas impossible qu’au terme de la préparation d’une formation, on n’ait rien trouvé de pertinent à projeter… et qu’on décide, plutôt que de montrer de jolies choses inutiles, de ne rien projeter du tout. Après tout, parfois, la parole peut se suffire à elle-même, non ?