Fermés à tout présentiel entre 16 mars le 11 mai, les organismes de formation ont dû se réinventer dans l’urgence, comme les autres secteurs de l’économie. Il est encore trop tôt pour faire un bilan chiffré de cette période sur l’activité du secteur, mais les premiers retours d’expérience sont riches d’enseignements.

Confinement : un impact contrasté sur les organismes de formation

Le lundi 16 mars, tous les organismes de formation doivent fermer leurs portes. La priorité affichée par les pouvoirs publics est alors la lutte contre l’épidémie. Assez rapidement, cependant, les pouvoirs publics commencent à encourager la poursuite des activités – ce qui implique le passage à la formation à distance.

Les formations obligatoires : plus ou moins touchées ?

Comme nous le confiait récemment Geoffrey Michalak, les formations obligatoires (dans son cas celles qui conduisent à l’agrément de contrôleur technique automobile) bénéficient d’un avantage : elles doivent être faites quoiqu’il arrive. On peut donc espérer que le confinement ne se traduise que par un étalement dans le temps des prestations.

Un impact différent suivant la part du distanciel avant-crise

Pour l’Apave, dont les formations se déroulaient à 95% en présentiel, le confinement a donc représenté dans un premier temps un choc d’activité important, même si une partie a pu être basculé sur du distanciel. « Notre première réponse a été d’accélérer la mise en valeur de notre offre digitale existante », explique Thibault Gousset. « Sur la plupart de nos grandes familles de produits, nous proposions déjà des modules e-learning et des offres en blended learning permettant de réaliser la partie théorique à distance. »

Même constat du côté de Natacha de Saint-Vincent, directrice générale du pôle Formation de Lefebvre-Sarrut. « Il a fallu arrrêter du jour au lendemain les formations en présentiel. Or notre activité est majoritairement délivrée sous ce format, ou en blended learning. C’est un parti pris historique de notre groupe. Toutes les formations présentielles de fin mars, avril et mai ont dû être annulées. »

Pour les quelques 4% d’organismes de formation spécialisés exclusivement dans le e-learning (en 2017, le pourcentage a pu augmenter depuis), le confinement n’a donc pas la même signification que pour les autres, et la période a pu se traduire par une augmentation de l’activité. L’avenir nous permettra sans doute de chiffrer plus précisément le phénomène.

L’expérience du confinement varie donc d’un organisme de formation à l’autre, même si des constantes se détachent : le désarroi des entreprises, le changement rapide des pratiques, la confusion du cadre légal de l’urgence, le besoin d’accompagnement des clients. Dans un second volet, nous verrons comment se déroule le déconfinement pour les organismes de formation, et les transformations durables du secteur que l’on peut attendre suite à cette période exceptionnelle.

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Repéré depuis https://www.managementdelaformation.fr/reperes/2020/06/11/organismes-de-formation-et-covid-19-temoignages-croises-1-2/

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