Lancés dans plusieurs académies, souvent bien avant la pandémie, les Open Badges suscitent de vives réactions chez les enseignants. Loin d’être une initiative de terrain et la reconnaissance de compétences entre pairs, c’est une nouvelle gestion des ressources humaines qui se met en place.
Un moment bien choisi ?
« Depuis quelques mois, les open badges sont surtout devenus d’incroyables connecteurs : ils permettent de contacter des personnes qui ont les mêmes centres d’intérêt et de les suivre, de créer des réseaux de confiance dans un écosystème régional et de développer des collaborations à partir des compétences et des engagements des uns et des autres… Pour les enseignants et les personnels, il permet de mettre en avant l’expertise professionnelle développée lors de certaines missions ou formations (animateur, formateur, instructeur, etc.). Pour les structures, il contribue à la stratégie de ressources humaines notamment dans le cadre de la formation et du développement professionnel des personnels ».
Un outil d’évaluation des personnels…
L’académie de Montpellier nous dit, par exemple , que les Open Badges sont là « afin de mieux motiver, reconnaitre et certifier les compétences des enseignants et des personnels… Les open badges permettent de valoriser les acteurs impliqués dans l’évolution et la transformation des pratiques pédagogiques ». La rectrice de Poitiers en personne explique dans une vidéo que les Open Badges pourront servir lors des évaluations PPCR.
…Qui échappe à toute règle
Le Snes Fsu de Lille parle « d’infantilisation insupportable des professionnels » et de prolongation du prof bashing. Le coté infantile vient du fait que ces badges renvoient à l’univers du jeu vidéo, comme le rappelle F Cahen sur son blog. « Ces insignes pixellisés sont une manière de bien insister sur le fait qu’on ne peut pas nous donner des récompenses qui salueraient matériellement notre investissement. Elle l’assimile à un « capitalisme de surveillance ».
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