« Il est beau, il est bon mon Digital Learning ! »
« Achetez-le, vous m’en direz des nouvelles ! »

décodage des injonctions et incantations du moment

Les acteurs

L’apprenant est au cœur du dispositif

  • La théorie : c’est l’apprenant qui pilote sa formation, qui décide quand, où et comment il se forme.
  • La pratique : trop de liberté tue la motivation, un peu d’encadrement est toujours nécessaire pour éviter que l’apprenant ne se perde et ne sache pas s’organiser.

La dimension sociale est la clé de l’engagement dans un dispositif digital

  • La théorie : les échanges entre les participants renforcent le sentiment d’appartenance à un groupe et favorisent la progression dans la formation.
  • La pratique : sans Learning Community Manager « l’autocombustion » des groupes de discussion est rare.

Les formateurs deviennent des facilitateurs d’apprentissage

  • La théorie : La posture du formateur n’est plus celle d’un expert au discours magistral, mais d’un coach des apprenants.
  • La pratique : les apprenants ont toujours besoin d’un « référent légitime », et ne sont pas encore prêts à se passer d’un formateur qui cadre la formation.

Il faut encourager l’UGC (User Generated Content)

  • La théorie : les utilisateurs doivent enrichir le contenu par la formalisation et le partage de leurs propres connaissances et expériences.
  • La pratique : il y a encore beaucoup de réticences à s’exposer par crainte de laisser de « mauvaises » traces de soi dans la formation.

Les apprenants deviennent acteurs du dispositif

  • La théorie : se sentir acteur de sa propre formation et de celles des autres apprenants est un facteur important de motivation.
  • La pratique : Se former soi-même est déjà une charge importante souvent difficile à placer dans des agendas bien remplis, s’il faut en plus contribuer au bon fonctionnement du dispositif, la promesse du juste à temps, juste assez devient compliquée à tenir.

La pédagogie

Apprendre à apprendre, c’est la compétence du 21e siècle

  • La théorie : se former va devenir une activité récurrente, il faut donc apprendre à optimiser ses propres processus d’apprentissage.
  • La pratique : Apprendre repose effectivement sur des méthodes et des pratiques, faut-il impérativement commencer par les acquérir ou bien se développeront-elles naturellement au fur et à mesure de nos apprentissages ?

Le Storytelling est le meilleur moyen de capter l’attention

  • La théorie : Raconter une histoire, c’est embarquer le participant dans un récit où la trame narrative permet d’exposer les éléments à comprendre et à retenir. Le storytelling permet de renforcer l’adhésion et la mémorisation.
  • La pratique : le storytelling n’est pas simplement raconter une histoire, c’est « construire » une histoire, et repose sur des techniques qu’il faut bien maîtriser au risque de faire « pschitt ».

La répétition espacée améliore l’efficacité des formation

  • La théorie : la répétition espacée et personnalisée permet d’améliorer fortement le taux de mémorisation.
  • La pratique : C’est effectivement vrai, l’efficacité de la répétition espacée est réelle. Il est cependant difficile de la pratiquer sans un dispositif qui sait suivre et accompagner individuellement l’apprenant sur une période longue (un mois ou plus)

L’adaptive learning ouvre enfin la voie de l’apprentissage personnalisé

  • La théorie : C’est le cours qui s’adapte à l’apprenant et plus l’inverse.
  • La pratique : L’adaptive learning est une des applications de l’utilisation de l’intelligence artificielle. La technologie permet aujourd’hui d’utiliser des IA faibles, (logique d’ingénieur) qui sont certes performantes, mais ne font que mécaniser la formation. Lorsque des technologies d’IA fortes seront disponibles, l’adaptation sera alors réellement intelligente.

Il faut gamifier ses formations

  • La théorie : Utiliser les mécaniques de jeu dans des dispositifs pédagogiques permet d’engager durablement l’apprenant dans la formation.
  • La pratique : La gamification est souvent réduite à la distribution de badges ou d’organisation de battles alors qu’elle repose sur des principes bien plus riches et variés.

Le modèle ADDIE est rigide, vive le RAID (Rapid Agile Instructional Design)

  • La théorie : le modèle ADDIE est rigide et freine la créativité pédagogique, les méthodes agiles offrent plus liberté et de souplesse.
  • La pratique : Oublier des années et des années de gestion de projet en V, les plannings, les tâches, les synopsys et scénarii n’est pas si simple. Les méthodes agiles ne sont pas l’anarchie, et demandent aussi beaucoup de rigueur pour bien fonctionner.

Le NeuroLearning permet d’améliorer les formations

  • La théorie : Comprendre et intégrer les neurosciences et la cognition permet de concevoir et d’animer des formations plus efficaces.
  • La pratique : Le NeuroLearning n’est pas une nouvelle mode ou un ensemble de recettes à appliquer pour améliorer l’efficacité des formations. C’est un éclairage scientifique sur nos mécanismes naturels d’apprentissage.

Le e-learning classique est « boring »

  • La théorie : Le e-learning n’a pas été le grand succès annoncé, il a même été à l’origine de certains échecs de formation à distance par son caractère ennuyeux.
  • La pratique : S’ennuyer en formation n’est pas nouveau, et n’est pas réservé au e-learning :) mais certaines formations e-learning sont pourtant de vrais petits bijoux pédagogiques.

Le Digital Learning, c’est l’innovation en formation

  • La théorie : Le digital permet d’innover en formation en proposant des approches disruptives et des dispositifs pédagogiques nouveaux.
  • La pratique : la formation n’a pas attendu le digital pour s’enrichir, se diversifier et se re-inventer. L’entrée du digital en formation oblige cependant à se repencher sur ses pratiques, ses outils, et trouver des réponses aux nouvelles contraintes et attentes des apprenants.

Le Blended Learning est la meilleure approche

  • La théorie : Marier le présentiel et le distanciel, le synchrone et l’asynchrone, c’est le cocktail gagnant en formation.
  • La pratique : Les différentes modalités sont souvent mises en opposition, ou pire en compétition.

Les MOOC/SPOC sont les formats de demain

  • La théorie : le succès des MOOC/SPOC n’est plus à démontrer : Unow, Openclassroom, Coursera, Fun,… montrent la voie que doit suivre la formation.
  • La pratique : Si les CLOM sont effectivement des modèles de formation performants, ils ne sont pas l’unique réponse aux défis de la formation massive et généralisée, mais plutôt une première ét des formats ouverts et dynamiques qui restent à inventer.

Le micro-learning est la réponse au manque de disponibilité pour se former

  • La théorie : se former de façon courte et fractionnée permet d’insérer dans son quotidien des micro-séances de formation.
  • La pratique : acquérir des connaissances en 5 minutes est certes possible, mais acquérir des compétences sera toujours un temps long qu’il est utopique de vouloir éluder.

La technologie

Les LMS sont has-been, il faut un LEP/LXP

  • La théorie : Le temps des LMS à la papa est révolu, les LEP (Learning Engagement Plateform) ou LXP (Learning eXperience Platform) permettent d’obtenir un fort taux d’engagement (progression et réussite) des apprenants.
  • La pratique : Les LEP/LXP ne sont réellement plus performants qu’un LMS que s’ils sont bien exploités. Ils ne fonctionnent de façon efficace que s’ils sont soutenus par une animation et un accompagnement réel des apprenants dans leurs parcours de formation.

La vidéo est le média à privilégier

  • La théorie : le format vidéo est le plus agréable et le plus efficace en formation.
  • La pratique : Oui la vidéo est un excellent média, mais attention à l’overdose.

Le mobile-learning ne peut plus être négligé

  • La théorie : le taux et le temps d’utilisation de son smartphone/tablette ne font qu’augmenter. Il n’est plus possible de proposer une formation qui ne peut pas être consultée sur un mobile.
  • La pratique : Oui, la tentation de se former aussi avec son smartphone/tablette est grande, mais les énormes stocks de contenus inadaptés (souvent des Powerpoint) et le faible nombre d’outils (même si celui-ci progresse vite) permettant de produire des contenus pour mobile freinent les bonnes volontés.

Tout le monde peut filmer avec son smartphone

  • La théorie : avec un smartphone et quelques bons conseils, il est possible de produire des contenus de formation vidéo facilement et rapidement.
  • La pratique : Oui, avec un peu d’aide, ou une formation il est possible de devenir producteur de vidéos pédagogiques, mais aussi avec quelques accessoires, un peu d’entraînement, beaucoup de pratique et un peu de talent.

Faire une vidéo d’expert c’est facile

  • La théorie : avec les solutions de type RapidMooc chaque expert peut mettre facilement son savoir en boîte.
  • La pratique : Oui, chaque expert peut devenir producteur de contenu. Enfin presque tous… :)

et pour finir :

c’est pas un peu fini tout ce charabia en anglais !!??
Et non, le Digital Learning doit composer avec des notions, des pratiques, des outils, des références culturelles qui sont internationaux. Cela implique d’utiliser un vocabulaire usuel qui comprend beaucoup de termes anglais. Cela n’exclut pas cependant de s’exprimer en français quand des équivalents existent et de veiller à ne pas trop jargonner.

«En théorie il n’y a pas de différence entre la théorie et la pratique. En pratique si !» — Albert Einstein

 

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