Rapid Learning, Micro-Learning, juste à temps, la formation, comme notre frénétique environnement, semble elle aussi incitée, encouragée, à aller vite, toujours plus vite.
Elle fonce tête baissée vers le digital et cherche des méthodes, des combines, des outils pour courber le temps selon ses exigences. Et si la formation était et restait un temps long ?

Pourquoi se former vite ?

Avec le bonheur, le temps est à peu près la seule chose que l’on ne peut pas acheter. Nous en avons tous conscience et pourtant… Nous le gaspillons quotidiennement sans nous en rendre compte. Nous le grignotons à petite dose, avec une frénétique répétition quotidienne.

Fin 2020, les internautes passaient en moyenne plus de 2h par jour sur les réseaux sociaux. Nous sommes certes un animal social, mais faudrait peut-être pas exagérer non ? 2h par jour ! Non mais allo quoi !

Michel Serres ne s’y est pas trompé, maintenant, il faut faire court. En moins de 100 pages (moins de 1 h 30), si vous savez (voulez) lire, vous pouvez vous régaler en lisant au choix « Petite poucette » ou « C’était mieux avant ». Et, rassurez-vous, vos amis Facebook ne vous en voudrons pas. :)

Cependant, il est à craindre que cette dose quotidienne de dispersion ne fasse qu’augmenter et que notre « temps de cerveau disponible » tendre encore à se réduire. Si la formation ne veut pas être une activité repoussée de jour en jour faute de temps, il va donc falloir qu’elle sache se faire toute petite pour réussir à se glisser dans les micros espaces-temps qu’il nous reste.

Peut-on former vite ?

Former vite, c’est consacrer moins de temps à se former. Au-delà de cette évidence, quelles sont les conséquences pour les dispositifs de formation ?

Pour s’ajuster à notre manque de temps, les dispositifs doivent s’adapter :

  • ĂŠtre accessibles rapidement, et de n’importe oĂą. Pour cela, les Ă©diteurs de plateformes proposent maintenant des solutions Cloud et Mobile-first.
  • ĂŠtre granularisĂ©s pour pouvoir ĂŞtre “consommĂ©s” par petits morceaux.
  • ĂŠtre scĂ©narisĂ©s en sĂ©quences de microlearning.
  • ĂŠtre gamifiĂ©s pour donner l’envie d’être poursuivis et terminĂ©s.

La bonne nouvelle de notre monde digital, c’est que le savoir est pléthorique, actualisé, et accessible très facilement. La formation n’est plus obligée de transmettre l’exhaustivité des savoirs, mais peut se concentrer sur les savoirs essentiels permettant de comprendre et d’accéder aux savoirs plus profonds.

Comment ralentir dans un monde rapide ?

Quand on voit les synonymes proposĂ©s pour “lent”, cela n’incite pas Ă  en faire l’éloge.
Et pourtant, ce qui s’apprend trop vite s’oublie très vite.

Prendre son temps pour apprendre a de nombreuses vertus, car cela permet de :

  • favoriser l’apprentissage en profondeur,
  • croiser les genres, les disciplines,
  • se fonder sur les intĂ©rĂŞts de l’apprenant,
  • aux acquis de durer plus longtemps,
  • rĂ©aliser des expĂ©rimentations,
  • partager ses connaissances et croiser les points de vue.

Ralentir en formation, c’est :

  • donner du temps pour se former, en l’incluant dans la liste des activitĂ©s rĂ©gulières reconnues par son organisation,
  • Ă©taler la formation dans le temps (les MOOC l’ont bien compris),
  • enrichir les apports de contenus par des Ă©changes, de vraies discussions,
  • rĂ©pĂ©ter dans le temps, et faire se souvenir rĂ©gulièrement pour ancrer durablement, ne pas imposer un
  • rythme trop soutenu pour Ă©viter les dĂ©crochages, rĂ©compenser l’effort plus que la vitesse ou le rĂ©sultat.

Merci d’avoir pris le temps de lire cet article. :)

 

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