Il semblerait que dans un secteur fortement résistant et conservateur, récemment bousculé par un jeune homme fraîchement élu, l’effet domino enclenché depuis peu ressemble au scénario de « Dix petits nègres ». La formation, historiquement ancrée sur ses modèles, ses outils et ses habitudes ne sent peut-être pas elle aussi venir le vent du renouveau. Et pourtant, la formation pourrait bien se voir transformer plus rapidement qu’elle ne l’imagine.
Les nouveaux outils bousculent les anciens
PowerPoint pour la conception, un outil auteur généraliste pour la production et un LMS historique pour rassurer la DSI et la Direction. Voilà le trio gagnant indéboulonnable depuis des années.
Indéboulonnable ? Vraiment ?
- Quand on a que PowerPoint pour la conception pédagogique, les modules ressemblent à des slides.
- Quand on a qu’un outil auteur généraliste pour produire, le résultat est souvent du e-learning classique.
- Quand on a qu’un LMS historique comme outil de diffusion, les expériences sont parfois anachroniques.
Et pourtant :
- en conception pédagogique [1], les nouvelles écritures multimédias comme celles proposées par France-TV offrent de passionnantes perspectives ;
- les outils auteurs vont passer aux outils Tuteurs [2] en intégrant les règles et principes pédagogiques qui apporteront de la valeur ajoutée pédagogique, ergonomique et esthétique à nos contenus ;
- les nouveaux LMS sont esthétiques et gamifiés [3], prennent place dans les salles [4], sont sociaux [5] et gèrent des parcours mixtes et personnalisés (comme e-Tipi).
Les nouvelles pratiques chahutent la pédagogie
Nos méthodes pédagogiques, certes variées et efficaces se voient quelque peu chahutées par des dispositifs éclatés, personnalisés, adaptés, et centrés sur l’apprenant.
Pour s’adapter, il devient nécessaire [6] :
- d’être agile et d’expérimenter,
- de développer un écosystème collaboratif,
- de parier sur l’autonomie des apprenants,
- de diversifier les approches.
Et les récents travaux en neuroscience nous éclairent sur nos mécanismes naturels d’apprentissage [7] et nous donnent quelques précieuses clés d’efficacité en tordant le cou aux neuromythes dont le plus tenace est certainement les « styles VAK ».
Les nouvelles attentes challengent les conventions
Les attentes des apprenants nous obligent à repenser nos habitudes et conventions, pour acquérir de nouvelles compétences et adopter de nouvelles postures.
Mais également la pression sur les coûts nous conduit à s’en préoccuper bien plus qu’auparavant [8] en s’intéressant aux investissements, à s’intéresser aux coûts cachés et faire quelques calculs de ROI ou ROE.
Mais pour optimiser la formation, au-delà de la notion de coût, l’organisation doit également être étudiée, et plus particulièrement ce qui doit être internalisé ou externalisé. [9]
Présenté lors du Digital Learning Day :
[1] par Nicolas Lozancic (Speedernet) lors du Digital Learning Day
[2]par Jean-Noël Portugal (Daesign) lors du Digital Learning Day
[3]par Jean-Marc Tassettot (Coorpacademy) lors du Digital Learning Day
[4]par Alain Commissone (Mine de Savoirs)
[5]par Tiphiane Guerout (360Learning)
[6]par Sylvain Vacaresse (LearningSalad)
[7]par Nadia Medjad (Neuro Echology)
[8]par Stéphane Laval (Bertliz Telelangue)
[9]par Pascal Mollicone (CA-IFCAM)
Plus que jamais, il va falloir ouvrir l’œil et observer les changements, pour s’y préparer, s’y adapter et estimer la distance qui nous sépare du panneau « trop tard ».
« Rien ne me fera changer d’avis. » — mais c’était qui déjà ?