Ce ne sont pas les anglicismes qui manquent quand on scrute la formation, ni les nouveaux concepts, ni les effets de mode. Plus qu’un nom, la formation cherche à répondre efficacement aux besoins, mais surtout à séduire une cible de moins en moins disponible. A-t-elle enfin trouvé les bonnes réponses ?

e-Learning

Né en 2000, le e-learning portait la promesse de la démultiplication simple, rapide et peu coûteuse de la formation. Principalement centré sur les contenus, le e-learning a tenté de mécaniser les processus de formation (de l’inscription, de l’accès, du déroulement et de l’évaluation) en oubliant un petit détail : l’humain !

Il a donné naissance à de nombreux acteurs : producteurs de contenus sur mesure, éditeurs de contenus sur étagère, éditeurs d’outils auteur, de LMS,… qui ont martelé à grands coups d’actions marketing, de conférences, de livres blancs que l’avenir de la formation serait le e-Learning.

Le bilan ? Beaucoup de déception, de mauvaises expériences, de boring-learning, et d’apprenants qui n’y trouvent pas leur compte et finissent par se détourner du e-learning.

Blended-Learning

Ah mais oui bien sûr, il ne faut pas oublier l’humain en formation !

Le blended-learning est donc venu en sauveur du e-learning, en y accolant les bonnes vieilles séquences de formations en salle.

La revanche des acteurs historiques était annoncée : l’avenir de la formation sera le blended-learning. Les nouveaux entrants avec leurs modules e-learning peuvent aller se rhabiller, ils ne sauront jamais faire du présentiel, alors que faire du e-learning à la portée de tous.

Sauf que… le marché tant attendu n’a pas explosé, il a même fait « pshitt », et les investissements massifs dans les parcours blended n’ont pas été couronnés de succès commerciaux.

Comment ? Associer le meilleur des 2 mondes (le présentiel et le distanciel) n’est toujours pas la martingale tant espérée ?

Digital Learning

Les vents chauds et séduisants venants de l’ouest ont apporté les MOOCs, tout auréolés de leurs succès massifs. On avait enfin trouvé le moyen de former en grand nombre avec un format nouveau. Sauf qu’en face du nombre incroyable d’inscrits, on a découvert que très peu d’entre eux terminaient leur formation.

Rebelote, tout est à refaire :(

Digital, digital, sauras-tu faire merveille en formation comme tu le fais en marketing ?

 

Il semblerait que oui, enfin, la formation a enfin trouvé la bonne formule : le Digital Learning.

Cette formule n’est pas que technologique comme pourrait le laisser penser le terme Digital, car les vraies notions cachées derrière ce mot assez galvaudé sont les valeurs d’un état d’esprit :

  • faire confiance et donner de l’autonomie ;
  • encourager le partage ;
  • donner le droit à l’erreur ;
  • récompenser l’effort plus que le résultat ;
  • être bienveillant ;
  • favoriser l’entraide ;
  • se remettre en question ;
  • ne pas se croire supérieur ;
  • accepter le « juste assez ».

Le Digital Learning n’est donc pas un format pédagogique, mais une façon de proposer un parcours riche, varié, social, impliquant et individuel aux apprenants.

Et après ?

Mais pourquoi y aurait-il un après si le Digital Learning semble être globalement une bonne façon d’appréhender la formation ?

Tout simplement parce que la formation, comme beaucoup d’autres marchés a besoin de ruptures pour continuer à susciter de l’intérêt (pensez à la saga 2G, 3G, 4G, 5G…).

Alors, après le Digital Learning, peut-être aura-t-on le « human learning » (merci Pierre Monclos pour cette chouette formule), ou le x-Learning, ou le new-learning.

À n’en pas douter, la formation n’a pas fini de se chercher un nouveau nom.

 

* Thème inspiré du podcast (à venir) enregistré avec Nicolas Lozancic et Pierre Monclos.

 

« Quand tu as le nom, tu as le produit. » — Jacques Séguéla

 

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