Une question n’est pas une simple phrase avec un point d’interrogation, et pas uniquement le moyen d’obtenir une information. Poser une question, c’est déclencher un processus de réflexion chez la personne questionnée. La réponse est le résultat de cette réflexion.

Au moment de concevoir un quiz, c’est cet ensemble de réflexions qu’il faut réussir à définir, et à provoquer par le questionnement.
Vous avez des questions ?

 

Définir ce qui doit être évalué

Concevoir un quiz, c’est tout d’abord savoir précisément ce qui doit être évalué, car une question peut servir à de multiples finalités :

  • faire restituer ;
  • recueillir une information ;
  • vérifier une connaissance ;
  • faire réfléchir ;
  • prouver son intérêt pour la personne qui y répond ;
  • valider une compétence ;
  • contrôler une compréhension, une maîtrise, une hypothèse ;
  • avancer dans la résolution d’un problème pour apprendre ;
  • découvrir comment l’autre fonctionne ;
  • mesurer un niveau ;

L’erreur la plus fréquente est de prendre comme point de départ les éléments qui ont été exposés dans le cours, et de les transformer en question, alors qu’il est plus pertinent de commencer par définir les résultats attendus des éléments exposés dans le cours :

  • l’intelligibilité (la compréhension) ;
  • le sens (ce que cela veut dire) ;
  • l’appropriation (la représentation, la reformulation) ;
  • la transposition (l’application, la mise en œuvre) ;

Pour illustrer l’intérêt de définir précisément ce qui doit être évalué par une question, essayez de trouver les questions qui auraient permis d’obtenir ces réponses :

  • vrai
  • 12
  • majoritairement
  • que la crème soit entière et froide
  • j’aurai 10 % de majoration, car j’ai dépassé la date limite

On voit ici la pertinence toute relative des premières réponses.

 

Concevoir les questions

Les questions peuvent se classer en 5 catégories :

Questions qui font restituer des informations

Par exemple : élément traité dans un cours : « la proportion idéale est de 35 % ».

Question du quiz : quelle est la proportion idéale ?

  • 25 %
  • 33 %
  • 35 %

 

Questions qui font réfléchir

Par exemple : élément traité dans un cours : « le délai conseillé pour déclarer un incident est de 72 h ».

Question du quiz : lundi à 10 h un incident se produit. Nous sommes maintenant mercredi midi, et vous déclarez l’incident.

Vous êtes ?

  • dans les temps
  • en retard

 

Questions qui permettent d’identifier des lacunes

Par exemple : cours sur les règles d’hygiène alimentaire.

Question du quiz : Indiquez dans cette liste les situations dangereuses.

  • ne pas laver les légumes
  • recongeler un plat décongelé
  • laisser au frigo des crèmes brûlées plus de 2 jours
  • manger du fromage au lait cru
  • râper des zestes de citron traités

 

Questions qui complètent l’apprentissage

Ces questions sont accompagnées de feedbacks spécifiques à chaque réponse.

Exemple de question du quiz : sur Google, on peut avoir de la chance.

  • oui, si on trouve ce qu’on cherche
    feedback : certes, mais Google a prévu un bouton pour les chanceux
  • non, il faut être méthodique
    feedback : la méthode est importante, mais Google a aussi prévu un bouton pour les chanceux
  • oui, il y a un bouton pour cela
    feedback : tout à fait, on l’a sous les yeux, mais peu le voient :)

 

Questions qui évaluent un niveau global

Question du quiz : indiquez les 2 comportements principalement conseillés

  • je déclare les incidents dans les 72 h
  • je ne déclare pas l’incident s’il a déjà été déclaré
  • je consulte régulièrement les nouvelles déclarations d’incident
  • je m’abonne aux alertes sur les incidents

Au moment de la conception des questions, inspirez-vous de ces bonnes pratiques :

  • paraphrasez les apports théoriques (pour s’assurer de la compréhension)
  • contextualisez les questions
(pour favoriser la transposition)
  • identifiez les principales erreurs
(pour identifier les lacunes et les corriger)
  • variez les approches
(pour renforcer la valeur du résultat)
  • alternez les types de questions
(pour éviter la lassitude)
  • privilégiez la réflexion à la simple restitution
(pour parier sur l’intelligence plutôt que la mémoire)
  • répétez la même question sous différentes formes
(pour donner une 2ème chance en cas d’incompréhension)
  • ne validez que les éléments étudiés
(pour éviter les pièges)
  • ne formulez pas de question piège
(effet code de la route)

 

Mettre en forme les questions

Une fois les questions formulées, la dernière étape consiste à en choisir la forme, et elles ne manquent pas :

  • vrai/faux
  • bouton radio : choix unique (QCU)
  • case à cocher : choix multiple (QCM)
  • matrice : questions multiples
  • ouverte
  • glisser-déposer
  • liste déroulante
  • texte à trou
  • curseur/échelle
  • mots-croisés
  • question à tiroir (enchaînement de questions)
  • exploration d’image

Pensez à varier les formes de question pour éviter de ressentir trop vite une lassitude à y répondre.

Et pour finir, au moment du calcul du score final, attention à l’arithmétique !

Ne faites jamais de moyenne de moyenne.

Par exemple :
90 % de bonnes réponses sur une première série de 4 questions + 50 % de bonnes réponses sur une deuxième série de 10 questions
ne donne pas 90 % + 50 %/2 = 70 %,

mais (90×4) + (50×10)/14 = 61 %

La différence est importante !

 

« Si j’avais une heure pour sauver le monde, je passerais 59 minutes à définir le problème, et une minute pour trouver des solutions. » — Albert Einstein

 

Partagez cet article