Juste à temps, juste assez, c’était l’argument n° 1 employé dans les années 2000 pour « vendre » le e-learning. De là à en conclure que le constat fait à l’époque sur la formation est qu’elle n’était pas proposée de façon réactive et adaptée, il n’y a qu’un pas. Et aujourd’hui, où en est-on ?

Pas à temps, pas assez, pourquoi ?

On ne peut pas dire que jusqu’à il y a peu de temps, obtenir une formation après en avoir fait la demande était une affaire de jours ou de semaines. Malheureusement, plutôt de mois, ou d’années. Et c’est bien normal. Quand on programme les formations avec un processus rythmé par un plan établi une fois par an, il peut effectivement parfois s’écouler au mieux 6 mois, au pire 18 ou 24 mois avant de se voir affecter une formation en réponse à une demande. Les organismes de formation se sont calés sur ces processus, ce qui les a conduit à proposer des catalogues millésimés, et à établir un processus d’actualisation des offres lui aussi annuel. Tout cela conduit tout naturellement à réagir avec un temps trouvé à juste titre fort long par les formés pour répondre à leurs demandes de formation.

Quand on ajoute à cela, le fait que la principale réponse proposée était le stage, de 2,3 jours ou plus, on imagine aisément que tous les programmes ne collent pas parfaitement aux besoins précis de chaque personne.

Presque à temps, presque assez

Alors, qu’en est-il de la promesse du e-learning de lever ces deux contraintes ?

On ne peut pas nier que les choses se sont grandement améliorées. En effet sur le premier point, le temps mis pour proposer une formation au regard d’un besoin s’est considérablement raccourci, car inscrire une personne sur un ou plusieurs modules sur une plateforme est un processus infiniment plus rapide comparé à son homologue présentiel du plan de formation. Et bien souvent une formation e-learning est découpée en « modules », ce qui permet de ne suivre que ceux qui correspondent au besoin.

On est donc « presque à temps », et « presque assez ». Ce qui avouons-le est à présent la meilleure réponse possible aux demandes de formation.

Comment y arriver ?

Pour arriver au « juste à temps » et au « juste assez », il faut alors viser 2 objectifs :

  • des formations accessibles en toute circonstance
  • un accès libre et immédiat à la formation
  • un contenu de formation individualisé

L’accès en toute circonstance : la « mobiquité » (l’ATAWADAC) est un objectif qu’il faut viser, parions qu’elle sera bientôt une réalité quand les outils seront mis à niveau.

L’accès libre et immédiat à la formation en « open-bar » n’est pas encore une pratique généralisée. Pour y arriver, il faut régler les questions économiques et le temps et le contexte de consommation des formations.

Quant à proposer un contenu de formation individualisé, c’est l’adaptive-learning qui apportera la réponse à ce besoin, mais de ce côté-là, nous n’en sommes qu’aux prémices.

Quand les accès à la formation seront totalement libres et ouverts, et les technologies d’intelligence artificielle suffisamment performantes, on pourra alors parler de « juste à temps » et de « juste assez ».

 

« Point trop n’en faut ! » — Louise COOPER

 

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