Les entreprises ont-elles anticipé les transformations des usages professionnels sans ordinateurs ?
La différence d’expérience entre une connexion depuis un ordinateur et un mobile n’est pas neutre. Les usages sont différents, les programmes sont conçus et consommés différemment. Les géants de l’Internet se sont donc bien mis en ordre de marche pour s’adapter à cette révolution mobile. Cette dernière ne s’arrêtant pas aux portes des entreprises, celles-ci ont-elles réfléchi à leur transformation, non pas seulement digitale mais mobile ? La question se pose d’autant plus avec des « #digital natives » qui sont en fait des « mobile natives » qui pourraient être de moins en moins habitués aux ordinateurs.
La transformation mobile du travail passe d’abord là où l’ordinateur n’était pas passé
De la même manière que les marchés émergents se connectent à Internet directement par le mobile, sans passer par l’étape de l’ordinateur de bureau, comme les économies avancées, bon nombre de professions se digitalisent par le mobile sans avoir véritablement embrassé l’ordinateur de bureau. Symbole de cette révolution mobile : les chauffeurs de taxi. Bousculés par les usages initiés par Uber, il n’y a plus un chauffeur sans son smartphone accroché au tableau de bord. À San Francisco, les chauffeurs ont même souvent, plusieurs smartphones, voire une combinaison entre smartphones et tablettes ajoutés à leur tableau de bord, pour naviguer entre l’application d’Uber, celle de Lyft, son concurrent aux États-Unis, et de Waze.
La montée du BYOD (Bring Your Own Device)
Près de 74% des entreprises autorisent ou ont prévu d’autoriser les collaborateurs à apporter leurs propres terminaux technologiques au bureau et à travailler depuis ces derniers, d’après une enquête menée par Crowd Search Partners. 40% d’entre elles l’autorisent même déjà pour tous les employés.
Des usages multiformes qui donnent naissance à des outils hybrides
La plupart des Américains utilisent à la fois leur smartphone, leur ordinateur et leur tablette. Ils choisissent en fonction des usages et des moments de la journée. Parfois, ils utilisent plusieurs outils en même temps. Les fabricants se sont donc adaptés à ces usages multiformes, en développant des hybrides entre smartphone et tablette, les phablets, entre ordinateur portable et tablette, comme la Surface de Microsoft ou la possibilité d’ajouter un clavier à l’iPad pro d’Apple.
Le mobile prend, quand même, le pouvoir
Le smartphone devient plus important voire plus précieux que les ordinateurs. Les industriels ne s’y trompent pas, s’il est possible d’avoir un ordinateur portable type chromebook pour $150, Google n’offre pas son smartphone Pixel à moins de $649.
Au-delà de leur transformation digitale, les entreprises doivent bien travailler à leur transformation mobile. C’est là que réside une bonne partie des interfaces du futur du travail. Celui-là même qui avait d’abord contribué au développement des ordinateurs personnels, Steve Jobs, l’avait déjà bien compris en lançant l’iPhone puis l’iPad. Aujourd’hui, les ordinateurs représentent moins de 13% du chiffre d’affaires d’Apple, première capitalisation boursière du monde.