C’est un classement d’universités qui pourrait vite « changer la donne, devenir l’un de ceux qui vont compter dans le monde », prédit Philippe Oster, directeur de la communication d’HEC. #LinkedIn, le puissant réseau social professionnel qui revendique 400 millions d’abonnés à travers la planète, dont 10 millions enFrance, expérimente, en effet, un outil qui pourrait révolutionner l’orientation dans le supérieur et bousculer la hiérarchie des établissements établie par les classements classiques, Shanghaï, Times Higher Education ou Financial Times.
La promesse est la suivante : « Plus que jamais, indique le réseau social, les étudiants vont à l’#université pour obtenir un emploi, un bon emploi. A cette fin, ils veulent savoir quelle université leur donnera la meilleure chance d’obtenir un poste enviable. C’est là que nous pouvons aider. » Quand les palmarèstraditionnels décomptent les Prix Nobel, les publications scientifiques ou les salaires des anciens, LinkedIn mesure la « valeur » d’un établissement à la carrière de ses diplômés. « Un changement de paradigme », note M. Oster. Et le réseau se fait fort d’indiquer à chacun où il devrait étudier en fonction de son objectif professionnel. Travailler dans la finance aux Etats-Unis ? LinkedIn conseille d’intégrer l’université de Pennsylvanie. Devenir marketeur auRoyaume-Uni ? Postulez à la London Schools of Economics, propose le réseau social.
Une « révolution »
De fait, l’argument de vente est puissant : les prescriptions de LinkedIn sont fondées sur une base de données immense. Elève à l’Edhec, Nicolas Planchon trouve le classement « très pertinent », davantage que les classements classiques. « Quand on cherche une école, justifie-t-il, savoir que l’une ou l’autre compte tel pourcentage de femmes parmi ses chercheurs, ce n’est pas très intéressant. C’est pourtant un critère du classement du Financial Times. Quant aux enquêtes d’insertion faites par les établissements, tout le monde en rigole. Les diplômés qui y participent racontent ce qu’ils veulent. Et personne ne leur demande leur fiche de paye. En revanche, on ne peut pas mentir longtemps sur son profil LinkedIn. »
Le potentiel de ce classement n’a échappé à personne. « On a un peu l’impression de ramer sur un petit canot face aux gros filets de LinkedIn, reconnaît François Germinet, président de l’université de Cergy-Pontoise. Son classement est complémentaire à nos enquêtes d’insertion, mais il a toutes les chances d’être plus efficace et de les balayer. »