Dans cet article, nous partageons quelques éléments à la suite de la publication des résultats de notre étude sur les pratiques d’évaluation des formations en 2023 (dans le monde francophone)

L’étude s’est faite en deux temps : une phase quantitative et une phase qualitative. Malgré le moment peu propice pour la collecte des réponses (fin d’année, période classique de recueil des besoins de formation et de préparation du plan), nous avons recueilli 68 réponses pour la phase quantitative, dont la moitié provenait d’entreprises de plus de 1 000 employés.

Parmi les dix objectifs potentiels identifiés, trois se sont démarqués comme étant les plus importants pour les organisations.

Premièrement, l’objectif d’améliorer l’efficacité des formations présentes et à venir a été cité en premier lieu. Cette focalisation sur l’amélioration continue souligne l’importance de ne pas évaluer pour l’évaluation seule, mais plutôt dans le but de susciter des actions constructives et de progresser continuellement. Ensuite, le deuxième objectif principal était de montrer l’impact des formations sur les résultats de l’organisation, mettant en lumière la nécessité de démontrer clairement la valeur des programmes de formation. Enfin, le troisième objectif consistait à démontrer la valeur de la formation, ce qui est étroitement lié à l’objectif précédent de montrer l’impact sur les résultats organisationnels. Ces résultats soulignent une forte orientation vers la recherche de preuves tangibles de l’impact des formations sur les individus et sur l’organisation dans son ensemble, mettant en évidence les niveaux 3 et 4 du modèle Kirkpatrick.

Les résultats de notre étude montrent une tendance à évaluer principalement les niveaux 1 et 2 (respectivement 87 % et 82 % des répondants les évaluent). En revanche, les niveaux 3 et 4 sont moins fréquemment évalués, avec seulement 57 % des répondants pour le niveau 3 et 31 % pour le niveau 4.

Ce constat met en lumière un paradoxe : bien que les objectifs d’évaluation se concentrent sur l’efficacité, l’impact et la valeur des formations (surtout aux niveaux 3 et 4), ce sont les niveaux 1 et 2 qui sont principalement évalués. Ainsi, il apparaît que les données les plus pertinentes pour répondre à ces objectifs sont souvent négligées, soulignant un décalage entre les priorités et les pratiques d’évaluation actuelles.

Aussi, bien que les chiffres puissent encore sembler optimistes pour les niveaux 3 et 4, il existe un biais qui les rend légèrement surestimés. En effet, une analyse plus approfondie révèle que les évaluations aux niveaux 3 et 4 ne correspondent pas toujours aux critères stricts définis par le modèle de Kirkpatrick. Par exemple, une évaluation de niveau 4 peut consister en une simple enquête déclarative auprès des apprenants, ce qui ne répond pas pleinement aux exigences d’un niveau 4 classique. Cette constatation souligne l’importance de ne pas se fier uniquement aux chiffres bruts, mais plutôt d’examiner attentivement la qualité et la nature des évaluations effectuées.

 

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