Initialement mises en place pour des projets de développement de logiciels, les méthodes agiles de gestion de projet ont, durant les 25 dernières années, gagné du terrain dans différents domaines d’application (chez Saab par exemple, dans la construction d’avions d’après un article de Furuhjelm et coll., 2017). Cela a contribué à l’essor d’un nouveau paradigme de gestion de projet où les approches agiles sont différenciées des approches dites traditionnelles de gestion de projet. Ces dernières désignent principalement, dans la littérature en systèmes d’information, le développement en cascade ou le développement via le cycle en V. Quant aux méthodes agiles, ce sont des méthodologies légèrement formalisées qui permettent de prendre en compte des besoins et des solutions évoluant tout au long d’un projet, en s’appuyant sur des équipes pluridisciplinaires avec une certaine forme d’autogestion. Elles reposent sur un processus de développement itératif, incrémental et adaptatif aux contingences du projet.
La genèse des approches agiles
La démocratisation du concept provient notamment de la parution, en 2001, du « Manifeste agile » par un groupe de 17 experts du génie logiciel provenant principalement des États-Unis. Ces derniers cherchaient à établir une meilleure façon de développer les logiciels. Pour dépasser les méthodes traditionnelles, ils mobilisaient une philosophie de base composée de quatre valeurs (et 12 principes sous-jacents) pour mettre en avant « les individus et leurs interactions plus que les processus et les outils ; des logiciels opérationnels plus qu’une documentation exhaustive ; la collaboration avec les clients plus que la négociation contractuelle et l’adaptation au changement plus que le suivi d’un plan ».
L’agilité au-delà des aspects techniques
Convaincues de ces apports, les grandes entreprises sont entrées dans une phase de généralisation de ces approches au niveau de l’ensemble des projets Système d’information comme en témoigne l’appel du délégué général du Club informatique des grandes entreprises françaises (CIGREF) auprès de la communauté des chercheurs français en SI. Étant donné que ces approches sont nées dans le développement de logiciels, c’est principalement au niveau des projets touchant à la conception et au développement de SI qu’elles sont mises en place.
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