Depuis six ans, les pouvoirs publics manœuvrent et mènent le monde du travail en bateau avec ce capharnaüm social que le compte personnel de formation (CPF) est devenu.

Résumé de ce dossier à la fois improvisé, miné et destructeur (de compétences) 

En 2013, le MEDEF a obtenu l’abandon du droit individuel à la formation (DIF) du gouvernement en misant sur un compteur externalisé et financé par l’État. Les entreprises se sont donc vues déchargées du développement des compétences de leurs salariés.

Une contrepartie prévue par la loi de 2014 consistait en une obligation de gestion des parcours professionnels sur six années (un entretien tous les deux ans + des formations autres qu’obligatoires sous peine d’une amende de 3 000 € par personne). Cette menace n’a tenu ni sur la durée ni sur son contenu et cette obligation (mal conçue, mal rédigée et mal interprétée) est désormais régulièrement reportée, pour la quatrième fois depuis mars 2020 : initialement prévue pour le 7 mars 2020, puis le 31 décembre de la même année, plus tard le 30 juin et désormais le 30 septembre 2021). Ce mauvais feuilleton des reports est évidemment loin d’être terminé.

Rapide estimation de la dette CPF (+ DIF) : 60 milliards

  • 15 milliards d’euros des anciennes heures de DIF (1 milliard d’heures cumulées entre 2004 et fin 2014).
  • 15 milliards pour 1 milliard d’heures de CPF (24 heures par an entre 2015 et 2018).
  • 20 milliards en 2019 et 2020.
  • 10 milliards pour le CPF des 6 millions de fonctionnaires (rapport sénatorial de 2019).

Le total à payer (et à financer) s’élève donc à 60 milliards d’euros ; c’est l’addition de notre immobilisme social, des promesses intenables et de la bureaucratie. Une dette de formation que ni les cotisations des employeurs (qui ont fortement chuté avec le chômage partiel exempté de cotisations), ni des financements publics (l’État refuse tout endettement en matière de formation alors qu’il le tolère pour tous les autres budgets sociaux : chômage, retraite et maladie) ne pourront combler.

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Repéré depuis https://www.miroirsocial.com/participatif/la-dette-de-formation-de-notre-pays-est-massive-et-quasi-impossible-honorer

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