L’homme se livre à un étrange manège. Coiffé d’un masque de plastique noir, équipé d’une manette dans chaque main, il décrit un parcours extrêmement précis dans… une salle vide. Il s’avance, tourne à angle droit, semble contourner un objet invisible, fait demi-tour. Il pousse une manette devant lui, décrit un mouvement circulaire avec l’autre, poursuit son chemin. S’agit-il d’une séance de mime ? D’un jeu ? Non, d’une très sérieuse séance de formation. La scène a lieu dans les locaux de MiddleVR, une société qui crée des applications de #réalité virtuelle – VR, pour virtual reality – à destination des entreprises.Nouvelle ère
En elle-même, la #formation en réalité virtuelle n’a rien d’inédit dans le monde du travail. Depuis la fin des années 1990, les compagnies aériennes sont par exemple équipées de simulateurs de vol grandeur nature. Les pilotes s’y entraînent à atterrir et à décoller sur tous les aéroports du monde et y répètent des procédures d’urgence. Comme la technique de l’amerrissage, que très peu accompliront un jour. À l’image du transport aérien, d’autres activités se sont lancées, tels l’entretien d’éoliennes ou l’application d’enduit industriel.Situations de stress
Les métiers à risques sont naturellement les premiers à se saisir de ces nouveaux usages numériques. La société Immersion-Tools développe ainsi une formation de scaphandrier en réalité virtuelle, en lien étroit avec l’Institut national de plongée professionnelle de Marseille. « Le quotidien d’un scaphandrier consiste moins à explorer de beaux fonds marins qu’à intervenir dans des stations d’épuration ou des étangs. La réalité virtuelle permet de recréer des situations de stress, dans lesquelles il faut par exemple retrouver rapidement des objets alors que l’eau se trouble », détaille Philippe Carrez, P-DG d’Immersion-Tools.
Rien de tel qu’une immersion en situation pour acquérir gestes et procédures. La mise au point de nouveaux masques rend la réalité virtuelle beaucoup plus accessible. Et ouvre la voie à de multiples applications.