La formation continue est au cœur des défis lancés par un monde professionnel en constante mutation. Entretien avec Laura Perret, formatrice d’adultes et coach professionnelle.
A quoi ressemble le paysage de la formation continue en Suisse?
Il est très riche, il y a plus de 3000 prestataires. En 2007 déjà, le chiffre d’affaires dépassait les 5 milliards de francs et a certainement augmenté depuis. Ce sont surtout les entreprises et les employeurs qui assurent ce type de formation, suivis par les prestataires privés, puis publics. Les hautes écoles arrivent après les organisations du monde du travail et les particuliers comme moi (réd: lire encadré). La formation continue est donc essentiellement privée en Suisse. En particulier, elle est très variée, que ce soit au niveau des domaines qui sont proposés, des modalités d’enseignement, de la durée.
Quel est le taux de participation en Suisse?
En 2016, 62% de la population suisse de 15 à 75 ans a entrepris une formation continue, mais les trois quarts d’entre eux sont âgés entre 25 et 34 ans, quand la charge familiale n’est pas encore trop importante. On constate malheureusement que ce sont les personnes les moins bien formées qui y recourent le moins.
Quel impact peut avoir la reprise d’une formation sur la vie quotidienne?
Les principales difficultés que les personnes rencontrent sont liées à la conciliation entre le temps de travail qui augmente et le temps disponible pour la famille et généralement déjà bien accaparé par les tâches du quotidien. Il faut savoir que la formation continue n’est pas un projet individuel, mais un projet familial. Les finances sont également au centre des préoccupations puisque suivre des cours implique parfois de réduire son taux d’activité, et donc son salaire. Enfin, certains participants ont parfois peur de ne plus être capables d’apprendre ou craignent la comparaison avec les autres. Mais l’impact final est toujours positif: mettre à jour ses connaissances ou en apprendre de nouvelles est stimulant pour soi et autrui, cela augmente la confiance en soi et permet également de créer un nouveau cercle social en s’intégrant dans un réseau. Cela offre plus d’agilité.
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Repéré depuis https://www.arcinfo.ch/articles/regions/formation-continue-la-carriere-type-n-existe-plus-946427