L’innovation est présente partout dans l’enseignement supérieur. On la trouve comme thématique de recherche (élément central de différenciation en marketing, transformation des usages dans les systèmes d’information, etc.), comme positionnement stratégique de certains établissements du supérieur (École des Mines de Paris, Grenoble École de Management, Université Technologique de Compiègne, etc.), comme un leitmotiv dans les méthodes d’enseignement et d’#apprentissage (#MOOC, serious games, classes inversées, blended learning, etc.).
L’innovation se justifie-t-elle comme matière d’enseignement ?
L’innovation est un des termes les plus médiatisés et qui s’est presque « banalisé ». Il est donc normal de retrouver ce concept dans les cursus d’enseignement mais on peut s’interroger sur la pertinence d’enseigner une matière qui s’appuie déjà sur les fondamentaux et les outils d’autres disciplines bien établies comme la stratégie, le marketing, l’économie, la finance, etc. ? Finalement l’innovation n’est-elle pas juste une nouvelle manière de repenser certains outils ou certaines méthodes existants dans une logique accrue de différenciation et de compétitivité des organisations ?
Cette interrogation peut également être justifiée sur deux points. D’abord, les études des différents cabinets spécialisés et certains travaux académiques montrent que les organisations génèrent plus d’innovations de type incrémentale que radicale. On est donc davantage dans une logique de perfectionnement des produits et services existants que dans celle d’innovations de rupture permettant la création de nouveaux marchés et de nouveaux usages durables pouvant aller jusqu’à la création d’un écosystème.
Enseigner l’innovation : les vertus de la transdisciplinarité
Le processus d’innovation est par nature transverse à l’organisation. L’innovation ne se réduit pas aux seuls contenus techniques ou technologiques, elle met en jeu un ensemble de processus complexes, organisationnels, relationnels et cognitifs. Elle implique une décision stratégique, une validation financière ou du moins de business plan prévisionnel, une activité de R&D, une analyse marketing amont et aval, etc.
Une démarche d’exploration et de sensibilisation à l’entrepreneuriat
Enseigner l’innovation s’accompagne désormais d’une véritable logique d’exploration, tant par les disciplines connexes que les étudiants vont appréhender (#design, créativité, anthropologie, etc.) que par l’enseignement de démarches structurées pour créer de nouveaux produits et services (#méthode des schèmes, théorie C/K, méthode TRIZ, Blue Ocean Strategy, etc.). Les cours sur l’innovation peuvent ainsi favoriser une pensée divergente favorisant la créativité et permettant aux individus de chercher des solutions alternatives.