Le cerveau a ses propres règles, tout comme notre façon d’apprendre et de mémoriser. Les réseaux neuronaux sont plus actifs quand on écrit à la main que quand on tape au clavier, et les pauses réelles aident à consolider les connaissances.
Arrêtons-nous un instant et observons le doux flux de ces mots sous nos yeux, ce va-et-vient silencieux et la voix qui les lit dans notre tête. Combien d’entre eux resteront gravés dans votre mémoire dans cinq minutes ? Et combien resteront, sans effort, dans notre mémoire demain ? La question n’est pas anodine. Nous vivons à une époque où la vitesse domine notre façon d’apprendre et, paradoxalement, aussi d’oublier.
À la main ou au clavier ?
Il est difficile aujourd’hui de trouver un espace où le clavier n’a pas presque entièrement remplacé l’encre ou le graphite. Cependant, il convient de rappeler que l’écriture manuscrite reste un outil puissant pour le développement cognitif : écrire à la main active un réseau plus large de régions cérébrales (motrices, sensorielles, affectives et cognitives) que la dactylographie. Cette dernière, plus efficace en termes de vitesse, exige moins de ressources neuronales et favorise une participation passive de la mémoire de travail.
En revanche, l’utilisation active de la mémoire à court terme (à l’aide d’outils non numériques) s’avère plus bénéfique tant en classe que dans les contextes cliniques liés à la détérioration cognitive.
Le travail pendant le sommeil
Les neurosciences soulignent également le rôle crucial du sommeil dans la consolidation de la mémoire. Pendant le sommeil à ondes lentes, le cerveau entre dans un état de synchronisation neuronale caractérisé par la prédominance des ondes delta (0,5-4 Hz), qui favorisent la réactivation des traces mnésiques – traces qui restent dans l’esprit après une expérience et qui servent de base à la mémoire et à la possibilité de se souvenir.
Reprendre de bonnes habitudes
Comprendre comment nous apprenons nous révèle également comment nous devrions vivre. Il ne s’agit pas seulement de réduire l’utilisation des écrans, mais aussi de retrouver un rythme plus humain. Écrire à la main aide à activer les réseaux neuronaux en profondeur ; pensons, par exemple, aux notes prises en classe et à la façon dont, en les relisant, les idées resurgissent plus clairement.





