La course (quelques fois à marche forcée) vers la digitalisation des activités touche également celle de la formation. L’appétit pour les nouveaux mots plein de promesses a imposé celui de « Digital Learning ». Il éclaire autour de lui les notions de : « blended learning », « pédagogie inversée », « mobile learning », « rapid learning », « apprentissage informel », « social learning », etc. Il propose de nouvelles postures pour les professionnels de la formation et pour les individus, tout comme il fixe de nouvelles règles et de nouveaux objectifs. La formation subit une diversification et un élargissement de son périmètre tel qu’on ne parle plus de parcours de formation, mais de dispositif.


Qu’est-ce qu’un dispositif de formation ?

Au sens large, un dispositif est un ensemble de ressources, d’acteurs, et de règles de fonctionnement. Un dispositif de formation se compose ainsi :

  • de contenus : supports d’animation, modules e-learning, vidéos, documents, etc.
  • de modalités : présentielles, distancielles, mixtes, sociales, informelles, etc.
  • d’acteurs : concepteurs pédagogiques, formateurs, tuteurs, learning community manager, etc.
  • de parcours : linéaires, ouverts, imposés, en libre accès, autonome, accompagnés, etc.
  • d’outils : plateforme e-learning, plateforme de MOOC, classe virtuelle, outils collaboratifs, etc.

On le voit, le périmètre est très large et dépasse largement le simple assemblage de contenus.


Comment concevoir un dispositif ?

Pour passer de la notion de « parcours » à la dimension « dispositif », il faut prendre en compte un point important : c’est l’apprenant qui est au centre du dispositif. Cela à plusieurs conséquences importantes :

  • Le système doit être accessible en permanence et sans contraintes.
  • Le bon fonctionnement du système ne doit pas dépendre de la simple « bonne volonté » des acteurs impliqués, mais d’une organisation précise et coordonnée des rôles et responsabilités de chacun d’eux, et de leur réelle disponibilité.
  • Les contenus doivent correspondre au niveau de qualité attendu.
  • Les parcours doivent pouvoir être individualisables.
  • Les infrastructures et les outils doivent être adaptés et accessibles.

Il faut donc concevoir de façon réaliste un système cohérent, souple et opérationnel, permettant d’atteindre les objectifs de formation alignés sur les stratégies de l’entreprise.

La principale difficulté est de restreindre ses ambitions à des objectifs atteignables en fonction de ses moyens.


Comment le mettre en place et le faire évoluer ?

La question de la gouvernance d’un dispositif est primordiale. Elle peut être confiée au département formation ou être plus globale et collégiale (RH + Formation + IT). Elle est le point de départ indispensable à la mise en place d’un projet de dispositif de formation.

Un dispositif complet ne se met pas en place d’un coup. Il est complexe par :

  • la multiplication des acteurs et de leurs interactions,
  • l’imbrication de plusieurs couches technologiques (de l’infrastructure aux outils mis à disposition des apprenants),
  • le nombre important de règles de fonctionnement, de régulation et de contrôle, à définir et à mettre en place,
  • la sélection, l’ajustement et l’agencement des contenus en parcours,
  • la communication, l’encadrement et l’assistance des utilisateurs.

Il faut donc le mettre en place par évolutions successives en répondant au départ à des besoins simples et facilement atteignables, puis en augmentant progressivement la complexité du dispositif et le nombre d’acteurs impliqués.

Le temps laissé à l’appropriation par chaque acteur de ses rôles et responsabilités est un des principaux facteurs de réussite.

La formation est un temps long, et la mise en place d’un dispositif complet n’échappe pas à cette règle.

 

 

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