Depuis son livre Petite Poucette paru en 2012, le philosophe Michel Serres, récemment disparu, n’a eu de cesse de retracer le mouvement qui, depuis l’apparition du livre jusqu’à aujourd’hui, offrirait la possibilité d’externaliser une de nos facultés essentielles : la mémoire. Nous aurions ainsi, disait-il, la possibilité de penser, apprendre, transmettre, en tenant notre tête (alias nos mémoires externes) entre nos mains, tel l’évêque Saint-Denis décapité par les premiers Romains.
Des apprenants chefs d’orchestre
Pour mettre les technologies numériques au service d’une appropriation de connaissances, il convient de penser notre rapport aux objets techniques. Les écrits de Cassirer et de Simondon peuvent y aider en rappelant que les réalisations de la technique doivent s’apprécier par leur capacité à servir, et non à conduire, et que la technique ne peut être son propre accomplissement.
Notre démarche va à l’encontre de l’ensemble des travaux sur les plates-formes, mais les contraintes qu’elle impose nous semblent être le prix à payer pour véritablement s’approprier des connaissances.
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