«Est-ce qu’il a compris?» Devant un élève peu expressif, bien des professeurs ont connu ce moment de doute. Impossible après tout d’ouvrir le crâne d’un enfant pour voir s’il a appris la leçon. C’est pourtant ce que les chercheurs d’une science toute nouvelle, la neuroéducation, entendent faire. À l’aide de techniques telles que l’imagerie par résonance magnétique (IRM), ces scientifiques étudient ce qui se passe dans le cerveau pendant l’apprentissage. Si les enseignants ne pourront probablement jamais utiliser cette technologie dans les salles de classe pour calmer leurs angoisses quotidiennes, les données révélées par imagerie cérébrale leur permettront peut-être de bénéficier de meilleures méthodes éducatives.
D’un point de vue neurologique, l’apprentissage est la création et l’optimisation de connexions entre des neurones. Un peu comme un muscle qui s’améliore après utilisation, le cerveau renforce les réseaux de neurones qu’il met à contribution le plus fréquemment. Si on veut, par exemple, augmenter ses capacités de calcul, on doit travailler les régions du cerveau qui en sont responsables. Ce principe en apparence anodin est très utile pour les éducateurs en quête des meilleurs exercices à donner à leurs élèves pour générer les apprentissages les plus importants.
Pour Steve Masson, un des grands défis de la neuroéducation en tant que science est qu’elle se situe à l’intersection de deux domaines différents qui possèdent chacun des méthodes et un vocabulaire qui leur sont propres. «Un neuroscientifique ne comprend pas nécessairement les enjeux en éducation et l’inverse est aussi vrai, souligne-t-il. Ça prend donc un lieu pour évaluer les articles qui nécessitent une expertise dans les deux domaines.»
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