1. Remettre tout d’abord les clés de la réforme à ceux qui n’ont pas de réel intérêt à développer les apprentissages en France : les partenaires sociaux.
2. Multiplier les parties prenantes, nommer une pléthore de commissions ad hoc pour donner du grain à moudre au monde paritaire.
3. Changer très régulièrement, au moins tous les 4 ans, les règles du jeu éducatif en prétendant aller vers toujours plus de progrès et une réglementation parfaite et définitive
4. Élaborer ensuite d’étincelantes usines à gaz en espérant que de la complexité naîtra la qualité et l’adhésion.
5. Confondre la #formation initiale, l’insertion professionnelle et la formation tout au long de la vie des travailleurs.
6. Mélanger les dossiers, les financements et les dispositifs pour les chômeurs, les jeunes en insertion et les salariés en espérant produire une mixture profitable à tous.
7. Ne prévoir que 5% des sommes nécessaires au développement des formations tout en tablant malgré tout sur une miraculeuse montée en charge des dispositifs.
8. Imaginer que notre pays dispose encore de marges (sociales, financières, économiques) pour patienter quelques décennies afin que ces géniales trouvailles paritaires (le CPF, CléA, la VAE, le CEP…) donnent leur pleine mesure.
9. Exiger avant, pendant et après toute action de formation un formalisme extrême, des délais très longs (2 à 6 mois de prévenance avant une formation CPF) des contrôles innombrables, le passage de certifications, la production de preuves infinies de la qualité.
10. Faire l’impasse sur les responsabilités éducatives du monde du travail, des employeurs comme des salariés en invoquant désormais une meilleure gouvernance (la gouvernance défaillante étant comme on s’en doute le principal obstacle à la formation des salariés non qualifiés).