Lorsque les élèves arrivent en cours ou les stagiaires en formation, ils sont souvent, soit stressés, soit endormis : ils ont parfois dû courir pour arriver à l’heure et trouver le lieu de formation, ils s’inquiètent de ce qui les attend et se demandent s’ils seront à la hauteur, se demandent s’ils ne seraient pas mieux ailleurs, à répondre à leurs e-mails en retard par exemple. Bref, ils ne sont pas disponibles à l’apprentissage.
Nous avons demandé à un facilitateur expérimenté, Jean-Christophe Vinel (en photo ci-dessous), consultant au Cnam, d’expliquer en quoi consiste ces activités, comment et quand les utiliser ?
Q : C’est quoi un Ice breaker ?
JCV : C’est une activité qui permet à des participants de se connecter les uns avec les autres. Cela permet de faire un minimum connaissance pour commencer à échanger, à travailler ensemble. Cela sert à créer un lien, un climat de confiance, d’écoute, de respect mutuel. On sait l’importance d’une bonne ambiance pour bien apprendre.
Q : Un exemple d’ice breaker ?
JCV : Un des plus connus et des plus faciles à mettre en place, c’est la présentation croisée. Le formateur donne quelques questions du genre « présentez-vous en commençant la phrase par « je suis… », « j’ai fait… », « ma relation au thème… ». Et il met les participants en binôme, chacun doit se présenter à l’autre, et la restitution au groupe se fait par le binôme. On peut aussi utiliser une balle pour casser le tour de table habituel dans la présentation, sur le modèle du bâton de parole. Attention toutefois à ne pas prendre une balle trop dure pour ne pas tout casser !
Q : Quelle différence avec le warm up ?
JVC : l’ice breaker est fait pour connecter les participants, le warm-up est fait pour les mettre en dynamique. C’est un petit exercice qui va permettre de « calibrer » le cerveau en mode apprentissage. Souvent quand ils viennent en formation, les élèves ou stagiaires ont en tête les modèles classiques : ils s’assoient, ils sont dans un mode passif. Le warm-up vise à les mettre en mode actif. Il est quasiment obligatoire si on entre en pédagogie active ensuite. Si le formateur veut demander aux apprenants de produire, de livrer une réflexion, il faut pouvoir l’amorcer dès le début. On peut aussi choisir un warm-up qui sert aussi d’Ice breaker.
Q : La durée ?
JCV : Dix à quinze minutes maximum, au-delà ça prend trop de place dans la formation.
Q : Un dernier conseil pour un bon usage ?
JCV : Avoir donné des consignes très claires ! Quelques recommandations sur des valeurs d’écoute, de bienveillance. Le warm up est plus pertinent pour des groupes dont les participants se connaissent déjà, le brise-glace l’est moins évidemment. On peut leur poser la question au début de formation et adapter son activité en fonction.
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