Quelles sont les perspectives de croissance pour le marché français des EdTech ? Victor Wacrenier, fondateur de la société Appscho, a recueilli et analysé les données de 140 start-up françaises de l’éducation. En découle un constat : sous-capitalisé, le secteur peine à se développer.

Comment se porte le marché des EdTech ?

Le marché français envoie de très bons signaux : une dizaine de start-up se créentchaque année depuis 2005, un chiffre qui ne cesse d’augmenter. Du côté des établissements, ils sont de plus en plus nombreux à se doter d’équipes dédiées au numérique. Des initiatives voient le jour, je pense au master EdTech du CRI, notamment. Sans compter des exemples de success stories à la française, comme CrossKnowledge.

Vous remarquez cependant que les start-up du supérieur ont du mal à grandir. Pourquoi ?

Sur le marché français des EdTech, qui compte 300 à 350 start-up, le taux de celles qui ont levé des fonds s’établit à 9 %. Alors que 50 % des start-up du segment corporate learning ont plus de 20 salariés, elles sont seulement 8 % dans les start-up du supérieur. Ces dernières ont du mal à atteindre une taille critique.

Quelles sont les pistes pour créer cet écosystème ?

Au-delà de l’aspect capitalistique qui est essentiel, l’ouverture et la collaboration à l’international pour l’ensemble des acteurs sont des pistes pour dynamiser encore le secteur. Les EdTech ont besoin de se faire connaître, de se rencontrer et de rentrer dans la compétition. Regardez les Global EdTech Startup Awards. Chaque année, l’Angleterre ou le Chili ont une cinquantaine de candidats à présenter, la France n’en a que 13… Dans un secteur où de plus en plus d’entrepreneurs passionnés se lancent, le manque de visibilité est mortifère.

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