Les panélistes sont d’abord revenus sur le rapport Prêt pour l’IA : Répondre au défi du développement et du déploiement responsables de l’IA au Québec, qui a récemment été publié par le Conseil de l’innovation.
D’entrée de jeu, tout le monde s’est entendu pour dire que l’un des principaux défis liés à l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans la société en général et dans l’éducation en particulier était celui de la formation. Comme avec les médias sociaux, l’IA présente des opportunités, mais aussi des risques. Les panélistes ont souligné qu’« il est nécessaire de ne pas répéter les erreurs du passé ». Ils faisaient ici allusion au manque de formation concernant l’usage responsable des médias sociaux au moment où ceux-ci ont été introduits.
REVOIR L’ÉVALUATION
Tout au long de la discussion, les panélistes ont mis en évidence différents avantages à utiliser l’intelligence artificielle dans le domaine de l’éducation : aide à la correction d’examens, tutorat, prévention du décrochage, etc. Cependant, ils soulignent que c’est l’évaluation et le suivi des compétences qui risqueraient d’être les plus touchés par l’arrivée de l’IA en classe. En effet, cette dernière devrait pousser les milieux scolaires à réfléchir sur ce qui est véritablement important pour les élèves. Comme l’a affirmé Monique Brodeur du Conseil supérieur de l’éducation, l’évaluation devra être repensée afin de prendre en considération les particularités de chaque outil utilisé ainsi que les compétences réelles que doivent acquérir les étudiants. « Est-ce qu’on évalue vraiment des tâches significatives pour les élèves? »
Finalement, les panélistes ont soulevé un paradoxe actuellement observé avec le déploiement de l’IA dans notre société : « Normalement, on veut le moins de lois possible. Or, avec l’IA, tout le monde réclame une loi-cadre. C’est fascinant. À mon sens, elle devrait être la moins cristallisante possible et ne pas freiner l’innovation. C’est quand même l’innovation qui nous permet d’avancer », affirme Anne Nguyen